Les Anglais sous la menace d’une hausse record du plafond tarifaire de l’électricité
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
30 août 2023 .
Temps de lecture :
3 min
Les Français et les Européens ne sont pas les seuls frappés par l’envolée des prix de l’énergie depuis l’année dernière. De l’autre côté de la Manche, l’Angleterre subit également cette inflation. Les consommateurs locaux risquent d’ailleurs de connaître une hausse de 50 % du plafond tarifaire imposé aux fournisseurs d’énergie.
De la même manière qu’en Europe, le marché de l’énergie au Royaume-Uni est déréglementé. Tous les opérateurs peuvent s’y lancer, même si l’approvisionnement du pays est assuré essentiellement par les « Big Six » :
- E.ON ;
- Npower ;
- Scottish Power ;
- SSE ;
- EDF Energy ;
- British Gas.
Ces compagnies combinées assurent les besoins de 90 % des ménages britanniques. Pour les observateurs, leur domination montre le succès de la libéralisation du marché de l’énergie du Royaume-Uni. Néanmoins, cette configuration se trouve être à l’origine d’un énorme défi pour le gouvernement britannique : son influence sur le prix de l’électricité est limitée.
Des prêts d’État et une suppression de TVA comme solutions
Le gouvernement de Boris Johnson dispose de peu de marge de manœuvre pour empêcher la hausse annoncée du plafond des prix du kwh au Royaume-Uni. Les « Big Six » et les fournisseurs alternatifs devraient officialiser cet énorme coup de massue dans les prochaines semaines.
Afin d’alléger cette augmentation difficilement évitable, le gouvernement cherche d’autres leviers. Et comme souvent, les réductions ou suppressions de taxes apparaissent comme la seule alternative envisageable. L’État envisagerait ainsi de supprimer plusieurs taxes vertes, dont celles qui servent à financer en partie le déploiement d’énergies renouvelables au Royaume-Uni. Ce projet fait débat, puisqu’il portera un coup dur aux ambitions du pays, consistant à devenir l’une des références mondiales en matière de transition énergétique.
Le gouvernement réfléchit aussi à octroyer des prêts d’État aux énergéticiens ou à créer un dispositif de stabilisation automatique des prix. Cette dernière proposition est plutôt bien reçue par les fournisseurs. Si ce mécanisme se concrétise, il prendra la forme d’un système où l’État remboursera aux énergéticiens la différence entre les prix facturés aux clients et les tarifs de gros. Au cas où ces mesures ne suffiraient pas, le Premier ministre pourrait décider d’ une suppression de la TVA à 5 %. Ce geste symbolique limitera la hausse des prix de l’énergie, tout en ralentissant l’inflation qui met en difficulté les ménages les plus précaires.
Un plafond tarifaire attendu en hausse de 50 %
Si les « Big Six » décident de relever leur plafond tarifaire en tenant compte de l’évolution des prix de gros, l’augmentation sur les factures des consommateurs pourrait atteindre 50 % en avril. D’après la fédération Energy UK, cette réévaluation touchera à la fois les familles modestes et celles de la classe moyenne.
Resolution Foundation, un think tank spécialisé dans les questions énergétiques, estime que 27 % des ménages sombreront dans la précarité énergétique après cette révision des prix. Ce taux se limite à 9 % actuellement. Autrement dit, en l’absence d’une intervention majeure du gouvernement, 4 millions de foyers devront consacrer plus de 10 % de leur budget aux factures de gaz et d’électricité.
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La rédaction Meilleurtaux