La fin des subventions de l’État ne serait pas de tout repos pour les acteurs des énergies renouvelables
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
25 juin 2021 .
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3 min

Dans le cadre de sa stratégie de transition énergétique, le gouvernement français s’est engagé depuis des années à soutenir les acteurs des énergies renouvelables à travers différents dispositifs. Et maintenant qu’il envisage d’y mettre un frein, les analystes s’accordent à dire que la situation pourrait être pénible pour ces derniers qui auront à faire face à des obstacles majeurs.
Aux dernières nouvelles, la charge de soutien public aux énergies renouvelables est actuellement élevée à 5,8 milliards d’euros. Un montant jugé beaucoup trop élevé par le gouvernement qui entend rectifier le tir en imposant aux producteurs d’électricité verte une baisse des tarifs d’achat garantis par les pouvoirs publics, alors qu’il s’agit là du principal canal de développement de leur activité.
De ce fait, les observateurs estiment que la fin des subventions de l’État peut être pénible pour les acteurs concernés en faisant allusion aux différents défis qu’ils auraient à surmonter en notant cependant que pour s’en sortir, ils pourraient compter sur d’autres leviers.
Des défis majeurs à relever
Comme susmentionné, la fin ou le fléchissement du soutien de l’exécutif mettrait les centrales renouvelables dans une position peu confortable où elles auront à relever des défis majeurs.
Dans ce sens, les analystes pensent d’ailleurs que face à la compétitivité de la facture edf affichant un prix fixe de 42 euros, grâce au mécanisme d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique, les énergies vertes auraient du mal à suivre le rythme. Ce, pour la simple raison que jusqu’ici, ce sont les tarifs d’achat garantis par l’État qui empêchaient l’explosion de leur prix étant donné que le pouvoir public s’est engagé à acheter l’électricité produite à un tarif fixé à l’avance. L’objectif principal étant d’éviter les risques de volatilité.
Et la situation est d’autant plus difficile dans un pays comme la France où l’électricité nucléaire est disponible à tout moment et à moindre coût pour les ménages et les entreprises. À Xavier Daval, président de la branche solaire du Syndicat des énergies renouvelables (SER) d’ajouter :
Pour des raisons administratives ou politiques, les centrales solaires ou éoliennes françaises sont moins grandes qu’ailleurs, c’est forcément plus compliqué à vendre à des Gafa ou à d’autres entreprises qui chercheraient à verdir leur mix électrique.
Xavier Daval
Tout n’est pas perdu
Il va sans dire que la fin du soutien de l’État pourrait être fatale pour le marché de l’énergie renouvelable. Mais en creusant mieux, les analystes ont aussi découvert que tout n’est pas perdu en mettant en exergue les éléments qui pourraient jouer en la faveur de la filière.
À commencer par les prix des droits à polluer qui ont pratiquement explosé en dépassant la barre des 50 euros par tonne de carbone et qui est sur une tendance haussière depuis janvier 2021 en affichant une croissance de plus de 50%. Une flambée avec laquelle s’ajoute, la hausse de 30% du tarif de l’électricité nucléaire qui pourrait également faire basculer la balance.
Aussi, ces experts estiment que la prochaine réforme de la régulation du nucléaire historique concoctée par la Commission européenne pourrait également y contribuer largement. Du moins, en tenant compte du fait que cet organisme envisage d’interdire l’accès à l’électricité nucléaire aux entreprises qui n’auront d’autres choix que de se tourner vers l’énergie verte.
En ce sens, il faut d’ailleurs préciser que la CRE (Commission de régulation de l’énergie) est tenue de proposer, dès la rentrée, des pistes que le gouvernement pourrait explorer pour faciliter l’accès à ces énergies propres pour les structures désireuses de faire le pas dans ce domaine.
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La rédaction Meilleurtaux