Dans la zone euro, différents indicateurs font craindre une tendance haussière du prix de l’électricité dans les mois à venir
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
2 juin 2021 .
Temps de lecture :
3 min
Dans la zone euro, différents indicateurs font craindre une tendance haussière du prix de l’électricité dans les mois à venir. C’est du moins, ce que s’accordent à dire les analystes qui ont décidé de se pencher sur le sujet en constatant que depuis avril de l’année dernière, le coût à la consommation a progressé.
Eurostat a récemment publié un rapport annuel portant sur l’évolution du prix à la consommation électrique dans la zone euro. L’occasion qui a permis à cet organisme rattaché à la Commission européenne de démontrer que sur la période d’avril 2020 à avril 2021, la croissance était bien au rendez-vous, alors qu’elle a répondu absente pendant des années.
Une nouvelle qui a bien fait d’attirer l’attention des analystes qui, en procédant comme un comparateur électricité, sont parvenus à conclure que cet accroissement est jusqu’ici contenu en précisant cependant qu’une fois porté par différents leviers, il aurait tendance à se prolonger pour quelques mois encore.
Une grande première après des années d’absence
Dans son rapport, Eurostat a démontré qu’après des années absence, la croissance s’est finalement manifestée sur la période d’avril 2020 à avril 2021 en ce qui concerne le prix de l’électricité à la consommation. Soit dans les détails, un accroissement annuel de 1,6 % après la première reprise de 1,3 % enregistrée en mars dernier.
Et en y regardant de près, les observateurs ont découvert que la crise sanitaire y est pour beaucoup. Selon Bruno Cavalier :
Dans une organisation productive mondiale, basée sur les flux tendus et la disponibilité immédiate et permanente des produits, quand une pandémie comme le Covid fait irruption, c'est la désorganisation. Et c'est ce qui nous arrive en ce moment.
Bruno Cavalier
Ainsi, ce chef économiste d'Oddo BHF a tenu à faire savoir qu’en jouant de son influence, la pandémie a bien fait de ramener à la hausse le coût des énergies garantissant la production de l’électricité dans la zone euro en précisant que :
L'offre reste contrainte par les restrictions sanitaires et les difficultés d'approvisionnement, alors que la demande repart plus vite que prévu.
Bruno Cavalier
Un point de vue partagé par Sylvain Broyer ajoutant que :
L'effet de la hausse du pétrole sur l'inflation est à son maximum.
Sylvain Broyer
Ce chef économiste Europe de S & P Global Ratings a même précisé que cette augmentation est à deux tiers responsable dans cette reprise du prix de l’électricité.
Cette progression aurait tendance à se prolonger
Il va sans dire que cette progression annuelle de 1,6 % est relativement faible d’autant qu’il s’agit d’une grande première après plusieurs années d’accalmie pour permettre au gouverneur de la Banque de France de dire que :
Il n'y a aujourd'hui aucun risque de retour durable de l'inflation en zone euro.
Un avis plutôt rassurant d’ailleurs sauf qu’aux yeux des observateurs, cet accroissement aurait tendance à se prolonger. Du moins, pour quelques mois encore si l’on croit Sylvain Broyer prenant en compte l’influence du coût de l’or noir en précisant que :
Début 2022, quand la hausse des prix du pétrole se sera estompée, l'inflation sera un point moins élevée et on se demandera peut-être s'il ne fallait pas stimuler plus l'économie en 2021.
Sylvain Broyer
L’élément majeur faisant penser à cet aboutissement quelque peu inquiétant avec lequel s’ajoutent d’autres facteurs comme :
- La réouverture des économies européennes ;
- Les pénuries de matériaux et composants dans certains secteurs ;
- L'épargne accumulée pendant les confinements ;
- La reprise américaine et asiatique.
À Bruno Cavalier d’ajouter :
L'inflation est un phénomène de hausse généralisée des prix qui s'auto-entretient.
Bruno Cavalier
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux