Les grands groupes pétroliers réduisent leurs dépenses d’investissement pour maintenir leurs dividendes
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
5 février 2021 .
Temps de lecture :
3 min
En 2020, les investissements des pétroliers ont connu une baisse de 30 %. Une tendance qui n’est pas prête de s’inverser cette année. En effet, les compagnies sont bien décidées à contenir leurs dépenses pour préserver les dividendes. Une décision qui aura des conséquences sur la production pétrolière des années à venir.
Un nouveau repli de -30 %
En 2020, la crise sanitaire a engendré un recul des investissements dans l’exploitation des hydrocarbures. Ceux-ci sont tombés à leur plus bas niveau jamais enregistré au cours des quinze dernières années, s’établissant à 380 milliards de dollars, soit une baisse de -30 % par rapport à l’année précédente.
En tout, les groupes pétroliers enregistrent une chute de 160 milliards de leurs dépenses d’investissement.
À la différence de nombreux secteurs d’activité, aucune reprise des investissements n’est prévue en 2021.
Ces derniers resteront à un niveau plus ou moins équivalent à celui de l’année passée,
estiment les analystes.
Cette baisse est d’autant plus remarquable par sa durabilité. En effet, entre 2014 et 2016, période où le cours du pétrole s’est effondré, les investissements dans l’exploration d’hydrocarbures avaient été réduits de -40 %. Depuis, la tendance ne s’est toujours pas inversée.
Baisse de l’activité
Pour mémoire, lors de la précédente crise, les compagnies pétrolières ont bénéficié de prix avantageux de la part de leurs fournisseurs. Cette fois-ci, les marges étant déjà réduites, il n’existe plus beaucoup de manœuvres possibles. La limitation des investissements découlera sur une baisse de l’activité.
Dans les détails, la réduction des dépenses concerne principalement la production de gaz de schiste aux États-Unis. L’an dernier, les investissements dans le domaine ont chuté de moitié. Le repli est moins marqué dans l’exploitation des hydrocarbures conventionnels (moins 24 % en terre et moins 15 % en mer).
ImportantLa plupart des groupes pétroliers ont réduit leur activité de forage, ou reporté la réalisation de certains projets. Quelques-uns ont préféré se tourner vers les énergies renouvelables.
En tout cas, la tendance est à la réduction des coûts. Les groupes pétroliers privilégient la génération de liquidité pour protéger leurs dividendes. Ces coupes nettes sur les investissements limitent l’impact financier de la crise sanitaire.
Selon les estimations, elles leur permettent de dégager un flux de trésorerie de l’ordre de 87 % du niveau d’avant crise.
L’impact sur la production pétrolière sera significatif. Le retour aux 100 millions de barils par jour ne sera pas possible avant 2023.
À titre d’illustration, aux États-Unis, les compagnies fournisseurs de gaz doivent exploiter au moins 400 forages pour maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande. Or, avec cette coupe budgétaire, il n’y en a plus qu’environ 260.
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La rédaction Meilleurtaux