Production de gaz : à quoi jouent les grandes puissances ?
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
16 juin 2021 .
Temps de lecture :
3 min

Récemment de retour dans l’accord de Paris sur le climat, les États-Unis, tout comme la Chine et le Japon, mènent une politique étonnante en matière de production de gaz. Officiellement, les pays développés s’engagent à abandonner le charbon, le pétrole et le gaz. Cependant, ils continuent de financer des projets d’exploitation de GNL en Asie du Sud-Est et en Afrique.
Incohérence dans les paroles et dans les actes
La position des pays développés concernant les énergies fossiles suscite aujourd’hui des interrogations. À maintes reprises, les États-Unis, la Chine ou encore le Japon se sont rangés du côté de la majorité concernant l’urgence climatique et la nécessité vitale d’accélérer la transition énergétique.
Dans cette optique, elles ont lancé des actions concrètes sur leur sol afin de « décarboner » notamment la production d’électricité en se tournant vers les énergies renouvelables et en abandonnant progressivement l’usage des énergies fossiles (charbon, pétrole) et du gaz.
Important Cependant, une certaine incohérence est constatée dans leurs démarches, puisque ces pays continuent de financer des projets de grande envergure liés au gaz, principalement en Afrique et en Asie du Sud-Est.
De 2017 à 2019, les pays membres du G7 ont investi en moyenne 16 milliards de dollars par an pour promouvoir la production de GNL (gaz naturel liquéfié) dans des pays comme le Mozambique. Il est important de souligner que ces pays développés ne dépensent pas autant pour les projets relatifs aux énergies renouvelables.
La Banque Mondiale apporte également sa contribution
Les États-Unis, la Chine et le Japon continuent donc de faire vivre le business du gaz en Afrique et en Asie du Sud-Est. 48 % des subventions reçues par ces exploitations proviennent des trois grandes puissances. Plus étonnant encore, la Banque Mondiale fait partie des grands bailleurs de fonds de cette filière. L’institution étant à l’origine de 12 % des financements.
Dans ces conditions, l’objectif fixé par l’accord de Paris qui est de réduire de 55 % la consommation mondiale de gaz lors des 35 prochaines années semble compromis. Par la même occasion, limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius d’ici à 2055 parait utopique.
Par ailleurs, l’International Institute for Sustainable Development (IISD) tire la sonnette d’alarme sur le fait que les pays bénéficiaires des subventions et qui basent leur économie sur la production de gaz naturel vont au-devant de grandes difficultés puisque, transition énergétique oblige, le gaz finira par être abandonné, au même titre que le charbon et le pétrole. Le prix du gaz ne devrait, d’ailleurs, pas tarder à chuter de manière spectaculaire.
Pour ces pays, il serait judicieux de chercher d’ores et déjà d’autres alternatives et développer des ressources plus durables.
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La rédaction Meilleurtaux