La France doit accélérer son électrification pour atteindre ses objectifs de décarbonation
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
19 décembre 2025 .
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3 min
Face à une baisse inattendue de la consommation d’électricité, le gestionnaire du réseau RTE tire la sonnette d’alarme. Pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et garantir sa souveraineté énergétique, la France doit impérativement délaisser les énergies fossiles au profit d’un usage massif et rapide de l’électron décarboné.
- Le Réseau de transport d’électricité (RTE) dresse un constat alarmant : si la France dispose d’un mix de production exemplaire, elle échoue encore à convertir ses usages.
- Actuellement, le pays continue de dépendre à 60 % des énergies fossiles importées (gaz, pétrole).
- L’objectif est de diviser cette part par deux d’ici 2035. Pourtant, sur le terrain, la dynamique s’essouffle.
Une consommation en berne qui inquiète les autorités
Contre toute attente, la consommation d’électricité en France n’augmente pas aussi vite que prévu. Elle a même reculé de 3,2 % en 2023 par rapport à la moyenne 2014-2019. Si une partie de cette baisse s’explique par les efforts de sobriété et la crise énergétique, une autre, plus préoccupante, révèle un retard structurel dans le déploiement des technologies bas-carbone.
RTE a ainsi été contraint de réviser à la baisse ses prévisions de consommation pour 2035, les ramenant dans une fourchette comprise entre 540 et 600 TWh, contre des estimations plus hautes auparavant. Ce ralentissement n’est pas une victoire écologique, mais le signe d’une transition qui piétine dans des secteurs clés, comme l’industrie lourde et le bâtiment.
Transports et industrie : les deux points de friction
Premier émetteur de carbone en France, le secteur des transports se trouve au centre des préoccupations. Malgré la hausse des ventes de véhicules électriques, le rythme reste insuffisant pour verdir le parc automobile en profondeur. En parallèle, le bâtiment connaît un coup d’arrêt sur l’installation des pompes à chaleur, un levier pourtant indispensable pour sortir du chauffage au gaz ou au fioul.
Côté industriel, la « décarbonation par l’électrification » est freinée par l’instabilité des prix et un manque de visibilité sur le long terme. Bercy insiste désormais sur le fait que l’électricité ne doit plus seulement être vue comme un coût, mais comme le moteur de la réindustrialisation verte. Sans une électrification massive, les usines françaises risquent de perdre en compétitivité face à des concurrents mondiaux déjà lancés dans cette course.
Une priorité stratégique pour préserver la souveraineté énergétique
L’enjeu n’est pas uniquement de produire plus, mais de transporter mieux. Pour accompagner cette mutation, RTE prévoit des investissements colossaux dans le réseau de transport d’électricité (environ 100 milliards d’euros d’ici 2040). L’objectif est de raccorder les nouveaux parcs éoliens et solaires, tout en préparant l’arrivée des futurs réacteurs nucléaires EPR2.
ImportantLe RTE souligne que la souveraineté énergétique de la France dépendra de sa capacité à remplacer les énergies importées par de l’électricité produite localement. Accélérer l’électrification, c’est donc réduire la facture énergétique nationale et renforcer la résilience du pays face aux chocs géopolitiques.
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La rédaction Meilleurtaux