Gel du TURPE 6 : une augmentation de la facture d’électricité évitée pour les particuliers
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
3 août 2024 .
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3 min

Suivant la recommandation de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) aurait dû être relevé d’au moins 4 % à compter du 1er août prochain. Toutefois, l’Exécutif a renoncé à procéder à cette révision.
Refus d’application de la hausse recommandée par la CRE
Depuis le 1er août 2021, et jusqu’au 31 juillet 2025, la formule tarifaire « TURPE 6 » est en vigueur. Toutefois, chaque année, la CRE soumet au gouvernement ses recommandations d’ajustement. Celles-ci concernent les tarifs d’utilisation des réseaux publics de distribution d’électricité (TURPE HTA-BT) et de transport d’électricité (TURPE HTB).
Destinés à couvrir les charges d’Enedis et des ELD pour le premier, et de RTE pour le second, ces barèmes auraient dû augmenter de 4,81 % et 4,99 % respectivement,
Selon la Commission.
Toutefois, dans un communiqué en date du 15 juillet 2024, cette dernière a annoncé l’intention de l’Exécutif de renoncer à la publication de ces délibérations au Journal officiel. Conformément aux dispositions de l’article L.341-3 du Code de l’énergie, il exerce son droit à solliciter de nouvelles délibérations relatives à l’évolution du TURPE 6 dans un délai de deux mois.
Selon le ministère en charge de l’Énergie,
Cette composante du tarif réglementé représentant environ 33 % du total, l’application de la hausse préconisée par la CRE aurait dû se traduire par une augmentation de l’ordre de 1 % des factures d’électricité des particuliers, soit entre 8 euros à 15 euros supplémentaires sur un an.
Un blocage justifié par un souci de stabilisation des prix de l’électricité
Pour justifier sa position, le gouvernement se défend de tout lien avec la situation politique, et met en avant son souhait de « stabiliser » le prix de l’électricité. L’objectif : donner aux Français une meilleure visibilité sur le montant de leur facture annuelle.
Or, une baisse de près de 10 % est attendue pour février 2025 pour les abonnés du tarif bleu ou d’une offre indexée, en raison d’un recul de la partie fourniture du tarif réglementé. Pour le ministre,
Des évolutions en dents de scie au cours des prochains mois susciteraient des inquiétudes inutiles chez les consommateurs.
Le gouvernement cherche ainsi à faire coïncider la baisse de la « brique réseau » et celle du coût de l’électricité, en février prochain.
ImportantCelle-ci serait ainsi moins importante que prévu, car elle devra également compenser l’augmentation de la taxe sur l’électricité, qui doit retrouver son niveau habituel après une réduction temporaire liée à la crise énergétique.
Des questions sur le financement des investissements des gestionnaires d’énergie
Même avec le blocage du TURPE au 1er août, la CRE garantit la réalisation des investissements des gestionnaires de réseaux. En revanche, des ressources doivent être trouvées pour couvrir les dépenses d’infrastructures.
Certains experts pointent du doigt les difficultés financières des gestionnaires d’énergie, déjà fragilisés par une baisse de la consommation due notamment aux efforts de sobriété. En effet, les coûts du réseau étant majoritairement fixes, toute diminution de la consommation se répercute directement sur leurs profits. En empêchant l’ajustement des tarifs sur l’inflation, le maintien du TURPE en l’état pourrait les fragiliser davantage.
- Le gouvernement bloque la hausse du TURPE 6 prévue pour le 1er août 2024.
- Cette décision vise à limiter la hausse des factures d’électricité des particuliers en attendant la baisse attendue en février 2025.
- Le gouvernement souhaite faire coïncider la diminution du prix de l’électricité avec celle de la « brique réseau ».
- Le blocage du TURPE 6 pose des questions sur le financement des investissements des gestionnaires de réseaux, notamment leurs dépenses d’infrastructures.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux