L’hiver n’est pas encore là et pourtant, les centrales au charbon tournent déjà à plein régime
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
5 octobre 2020 .
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3 min
Les centrales thermiques à charbon sont généralement sollicitées en pleine période hivernale lorsque les appareils de chauffage tournent à plein régime. Et pourtant cette année, elles semblent avoir repris du service un peu plus tôt que d’habitude. En effet, des médias rapportent qu’elles se sont remises à fonctionner dès l’été. Cette situation inédite s’explique par le fait que des réacteurs nucléaires d’EDF ont été temporairement mis à l’arrêt alors que le parc éolien n’était pas parvenu à combler le déficit de production, ce qui a conduit à une pénurie d’électricité. Dès lors, le fournisseur n’avait pas d’autres choix que de se tourner vers le charbon pour faire l’appoint.
Un recours précoce au charbon
Si les mesures de confinement ont été bénéfiques pour la planète – les émissions de CO2 ayant fortement diminué – ses effets se sont rapidement estompés avec la remise en service des centrales à charbon. Selon le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, cette énergie fossile représentait 2 % du mix électrique national vers la mi-septembre.
Certes, cette proportion est faible vis-à-vis de la consommation nationale. Toutefois, les chiffres interpellent en cette période où les températures sont toujours relativement élevées et que les appareils de chauffage sont encore à l’arrêt.
Généralement en effet, la France ne mobilise ses centrales à charbon qu’en plein cœur de l’hiver, période où la consommation d’électricité est à son plus haut niveau.
Une production insuffisante
Encore, l’électricité produite ne couvre pas les besoins du pays malgré ce recours prématuré au charbon.
Important Selon le RTE, il a fallu mobiliser les dispositifs « d’effacements » pour tirer la consommation à la baisse. Cette mesure consiste notamment à rémunérer les professionnels qui consentent à modérer ou à différer leurs consommations d’électricité.
Ainsi, depuis quelques semaines, la France importe de l’électricité depuis l’Allemagne. Un rapide comparatif de l’électricité révèle pourtant que la production allemande génère plus de gaz à effet de serre que celle de l’Hexagone. Tous ces facteurs favorisent notamment une augmentation des prix de l’électricité.
Par ailleurs, chez EDF, les complications techniques n’en finissent pas. Près de la moitié des réacteurs du fournisseur d’énergie sont à l’arrêt.
Les motifs sont multiples : une météo défavorable, des retards dans les programmes de maintenance, des mesures d’économies de combustibles en prévision de l’hiver, etc.À ce contexte s’ajoute la faible performance des énergies vertes. L’éolienne subit les effets d’un anticyclone étendu sur toute l’Europe, qui affaiblit la force des vents. À fin septembre, elle ne représentait que 2 % du mix électrique national.
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La rédaction Meilleurtaux