La fermeture des centrales nucléaires a permis aux centrales à charbons de renaître de leurs cendres
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
10 décembre 2020 .
Temps de lecture :
3 min
Dans sa stratégie de la lutte contre le réchauffement climatique, la France comme certains pays de l’Europe a jugé utile de procéder à la fermeture progressive de ses centrales nucléaires dans le but de limiter le taux d’émission de CO2. Un choix qui a permis aux centrales à charbons de renaître de leurs cendres.
Déterminée à réduire d’une façon drastique son taux d’émission de gaz à effet de serre, la France s’est fixé comme objectif de mettre un terme à l’exploitation de ses 14 centrales nucléaires dans le cadre du projet Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Dans cette optique, il faut d’ailleurs rappeler que certaines d’entre elles sont déjà à l’arrêt.
Ce qui serait une bonne nouvelle, sauf qu’en jouant au comparateur électricité, les autorités se sont rendu compte que ces fermetures ont engendré des problèmes d’approvisionnement forçant le pays à importer. Plus encore, la nation est contrainte de redonner vie à ses quatre centrales à charbons nettement plus polluantes pour retrouver l’équilibre.
4 centrales à charbons ressuscitées
Comme susmentionnée, la PPE a prévu de procéder à la fermeture des 14 centrales nucléaires réparties sur l’ensemble du territoire.
ImportantL’objectif étant d’accorder l’avantage aux sources d’énergie plus soucieuses de l’environnement à l’instar des parcs solaires, éoliens ou hydrauliques.
Mais aux dernières nouvelles, tout indique que la force d’Éole ou d’Hélios est insuffisante pour compenser la baisse de productions engendrée par ces arrêts. Pour le dire, il suffit de prendre en compte le fait qu’à la date du 14 septembre 2020, EDF était contraint d’importer de l’électricité issue des centrales à gaz et au charbon en Allemagne. Ce, à un coût 4 fois plus élevé que le prix habituel du marché étant donné que le mégawattheure était estimé à 120 euros.
Mais puisqu’il s’agissait d’une solution temporaire, il serait facile de déduire que les pouvoirs publics se doivent de mettre sur pied une stratégie qui puisse tenir dans la durée. Ce qui explique en outre la réouverture en septembre et en octobre des 4 centrales à charbon fermées depuis une belle lurette. Celles qui devront compenser les pertes liées à la fermeture des parcs nucléaires.
Un pas en arrière dans la lutte contre le réchauffement climatique
Pour le gouvernement, la réouverture des centrales à charbon est certes une alternative permettant de compenser la baisse de production d’électricité. Mais selon certains analystes, l’exécutif aurait oublié de prendre en compte un détail, la lutte contre le réchauffement climatique qui, à travers cette décision, a fait un pas en arrière.
Pour le dire, ces observateurs estiment en effet que les centrales à charbons sont nettement plus polluantes que les nucléaires. Dans ce sens, ils ont d’ailleurs tenu à rappeler que l’État lui-même en est conscient en déclarant à travers son plan de relance publié au 3 septembre 2020 que le nucléaire est :
Bon pour le climat.
Mais pour en revenir au niveau de pollution de ces centrales ressuscitées, des experts ont fait savoir qu’exploitée pendant 5 000 heures, une seule d’entre elles avec une puissance 1 000 MW émet 5 millions de tonnes de gaz carbonique dans l’atmosphère. Soit, à un niveau relativement élevé par rapport à celui des centrales nucléaires. Et il ne s’agit là que d’un détail parmi d’autres puisqu’il faut également y ajouter :
- Des cendres contenant des métaux lourds (cadmium, nickel, mercure, plomb…) ;
- Des produits toxiques comme l’antimoine, l’arsenic, le béryllium ou le fluor ;
- Plusieurs tonnes d’uranium et de thorium avec ses descendants radioactifs à l’instar du radium, du radon et du polonium.
Soit, autant d’éléments qu’une centrale à charbon ne peut gérer ni contenir contrairement au nucléaire.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux