Le gouvernement réclame plus d’électricité d’origine éolienne et hydraulique cet hiver
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
16 novembre 2022 .
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- Publié le par Meilleurtaux Energie
Avant le début de l’automne, EDF annonce que le problème d’indisponibilité des réacteurs nucléaires sera réglé en février. Finalement, l’opérateur ne pourrait pas tenir ce calendrier. Face au risque de black-out, le gouvernement presse les énergéticiens de tirer le maximum des centrales éoliennes et hydroélectriques. Le volume d’électricité supplémentaire résultant de ce débridage sera connu prochainement.
Historiquement, la France dépend énormément de son parc nucléaire pour ses besoins en électricité. Le poids de l’atome dans le mix électrique a toujours été un avantage, en matière de fiabilité, de coût de production et d’émissions polluantes. Seulement, la crise du Covid est passée par là, perturbant les travaux de contrôle et d’inspection décennale de plusieurs réacteurs.
La découverte de corrosions dans les circuits de refroidissement d’autres réacteurs ne fait qu’aggraver la situation. À un moment donné, la moitié des réacteurs français étaient à l’arrêt. Cette mésaventure oblige l’exécutif à débrider la production d’électricité renouvelable.
Maximiser la production électrique dans le renouvelable
30 des 56 réacteurs nucléaires du parc français étaient à l’arrêt, selon la dernière simulation EDF. Cette faible disponibilité de l’électricité atomique constitue une mauvaise nouvelle, d’autant plus que le retour à une situation normale prendra du temps. EDF vient d’officialiser le report de la reconnexion de quatre réacteurs. L’électricien a aussi abaissé ses prévisions de production pour l’exercice 2022, alors que les précédentes projections étaient déjà à des niveaux très bas par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.
Les défaillances du parc nucléaire interviennent au pire moment : l’hiver approchant, de nouvelles tensions apparaissent sur l’approvisionnement en gaz et en combustibles fossiles. Pour rassurer l’opinion, EDF promet de reconnecter 42 réacteurs sur les 56 d’ici la fin de l’année. Mais l’État va encore plus loin. Il demande à tous les électriciens de redoubler d’efforts dans le renouvelable. EDF a reçu un courrier dans lequel le gouvernement autorise le débridage des centrales éoliennes et hydrauliques déjà raccordées au réseau.
ImportantL’activation de ce levier entraînera une augmentation de la production électrique à partir du vent et des barrages hydrauliques au cours des prochains mois.
Pour les éoliennes, EDF précise que la maximisation de la production dépendra de chaque site, en fonction des contraintes techniques propres à chaque centrale. Autrement dit, le débridage tiendra compte des seuils de vent, de l’exposition et des impacts sonores sur le voisinage, entre autres.
Vers la suppression d’une redevance sur les productions supplémentaires
En plus des paramètres techniques, le débridage des concessions hydroélectriques et éoliennes comporte aussi un volet fiscal. Pour rappel, les opérateurs de ces centrales sont tenus de payer une taxe supplémentaire s’ils souhaitent augmenter la puissance injectée dans le réseau. Alors que le courant pourrait manquer cet hiver, l’exécutif estime que cette redevance devient trop encombrante. Sa suppression fait partie ainsi des mesures prioritaires de la nouvelle loi de finances.
ImportantEn parallèle, l’État mise aussi sur les installations renouvelables qui entreront en service dans les prochains mois.
Le parc éolien offshore, au large de Saint-Nazaire, dont les 80 éoliennes ont été installées en septembre, est particulièrement attendu. Enfin, la France pourra toujours importer du courant depuis l’Allemagne en cas de besoin, conformément à l’accord de solidarité réciproque conclu début septembre.
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La rédaction Meilleurtaux