Le groupe EDF confirme une recapitalisation de 3 milliards d’euros
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
5 avril 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Fortement sollicitée par l’État dans le cadre de son fameux « bouclier tarifaire », EDF anticipe un épisode de creux dans sa trésorerie. Dès février, la compagnie a dessiné les contours d’une levée de fonds sous forme d’émissions d’actions nouvelles. Ses actionnaires, dont l’État français, ont officialisé leur soutien à cette opération.
En réponse à la crise énergétique en Europe, le gouvernement français a déployé une série de mesures censées limiter la hausse de la facture d’électricité des consommateurs. Le plafonnement à 4 % de l’augmentation des tarifs réglementés en fait partie, de la même manière que le relèvement temporaire du plafond de l’ARENH.
Ce dispositif permet aux grands consommateurs d’électricité d’acheter de l’électron nucléaire au prix de production. La décision de l’État a une répercussion directe sur les finances d’EDF. La compagnie estime à 8 milliards d’euros le manque à gagner engendré par l’augmentation du plafond de l’ARENH. D’où sa décision de procéder à une augmentation de capital.
Des objectifs stratégiques maintenus malgré les difficultés
Une simulation EDF détaillée aidera l’électricien français dans la planification de son opération de recapitalisation. La compagnie a déjà indiqué auparavant que le relèvement de l’Arenh impactera défavorablement sa situation de trésorerie. Elle vient d’ajouter un autre facteur négatif cette année : les perturbations de la production causées par les problèmes de corrosion dans ses centrales. Début février,
ImportantRTE avait prédit une baisse à un niveau historique de la production d’électron nucléaire cette année.
Cette situation exceptionnelle devrait se poursuivre jusqu’en 2023 selon EDF, le temps que les vérifications sur l’ensemble du parc nucléaire s’achèvent. Le groupe attend une production située entre 295-315 TWh l’année prochaine. Toutefois, ces difficultés techniques auront un impact limité sur les capacités de financement à court et à moyen terme de l’entreprise. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, en a fait la promesse.
Le locataire de Bercy a aussi réitéré les objectifs stratégiques d’EDF, inscrits dans son plan CAP 2030 articulé autour de trois axes :
- L’internationalisation ;
- Le verdissement de la production ;
- L’amélioration des services client.
Le maintien de ces ambitions justifie la décision de l’État de participer pleinement à l’augmentation de capital que vient de lancer EDF.
D’après le cabinet le ministère de l’Économie, la France injectera 2,654 milliards d’euros supplémentaires dans la compagnie, soit le montant équivalent à sa quote-part dans le capital du groupe. Pour rappel, l’État français, qui détient 83,9 % du capital, reste le principal actionnaire d’EDF.
Une recapitalisation bénéfique pour la structure bilancielle
Dans le détail, l’augmentation de capital d’EDF consiste à émettre 500 millions de titres, soit le nombre maximum autorisé par l’assemblée générale du groupe. Chaque nouvelle action sera vendue 6,35 euros et accorde le droit préférentiel de souscription aux actionnaires.
Pour le PDG, Jean-Bernard Lévy, cette recapitalisation est une réponse directe et concrète au repli probable des résultats de la compagnie cette année. Les 5,1 milliards d’euros de bénéfice de 2021 étant hors d’atteinte, EDF a préféré prendre les devants et protéger sa structure bilancielle grâce à cette émission d’actions nouvelles. L’opération devrait rapporter 3,1 milliards d’euros en cash dans ses caisses.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux