Engie relève ses attentes financières pour l’exercice 2022

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 25 mai 2022 .
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L’envolée des prix de l’énergie depuis l’automne 2021 s’est intensifiée depuis le début du conflit en Ukraine, malgré quelques épisodes d’accalmie. Préjudiciable à l’économie et au pouvoir d’achat des ménages, cette situation constitue une aubaine pour les énergéticiens. C’est notamment le cas d’Engie, qui vient de réviser ses prévisions de bénéfices.

Alors que la menace d’une guerre généralisée plane sur le monde, les compagnies énergétiques continuent d’amasser d’énormes liquidités grâce à la rente du pétrole et du gaz. Les prix élevés de ces matières premières génèrent un « tsunami de cash » — selon les termes d’un analyste américain – au profit des énergéticiens américains, européens, russes et asiatiques.

Aux États-Unis, les producteurs de gaz et de pétrole pourraient dégager plus de 180 milliards de dollars de bénéfices cette année. La situation fait aussi les affaires d’Engie, dont les activités dans le nucléaire et le gaz profitent de la volatilité du marché.

Des projets de taxes exceptionnelles sur les profits

Aux États-Unis comme en Europe, les producteurs de pétrole et de gaz annoncent tous des bénéfices records au premier trimestre 2022, à la faveur de la flambée des matières premières sur un comparateur énergie. Ces profits exceptionnels rassurent les actionnaires et donnent des idées aux législateurs. En France, certaines voix commencent à réclamer l’instauration d’une taxe spéciale sur les plus-values des compagnies énergétiques. Des parlementaires belges et italiens ont émis la même proposition. Cette éventualité n’échappe pas à Engie, dont les dirigeants assurent que la compagnie contribue déjà aux efforts de l’État visant à soutenir le pouvoir d’achat des consommateurs.

Le groupe rappelle son implication dans la mise en place du bouclier tarifaire du gaz. Engie aurait déjà puisé 500 millions d’euros dans sa trésorerie durant le premier trimestre au titre des avances sur le gel des tarifs du gaz pris en charge par l’État.

Important La compagnie explique aussi que les prix élevés du gaz ont mécaniquement augmenté les coûts de réapprovisionnement des stockages souterrains français.

Ces charges exceptionnelles ont pesé sur ses finances.

Engie insiste par ailleurs sur la nécessité d’investir dans les énergies renouvelables. Sa directrice générale, Catherine MacGregor, estime que la crise actuelle active de nombreux leviers favorables à la transition énergétique. L’énergéticien entend utiliser la rente du gaz et du pétrole pour multiplier les investissements dans les énergies « vertes ». Cette année, il prévoit notamment d’installer 4 GW de capacités supplémentaires dans le solaire et l’éolien. La compagnie compte aussi injecter 500 millions d’euros en 3 ans pour le branchement au réseau gazier des sites de production de biométhane.

Des résultats positifs dans toutes les activités

Important Au cours du premier trimestre 2022, Engie enregistre un excédent brut d’exploitation de 4,6 milliards d’euros, soit 50 % de plus par rapport à l’année dernière.

Le résultat d’exploitation, lui, a bondi de 76 % pour atteindre 3,5 milliards d’euros. Cette performance historique est saluée par la direction de la compagnie et par les actionnaires. Ces chiffres font surtout apparaître une dynamique positive dans presque toutes les activités du groupe.

Les centrales nucléaires d’Engie en Belgique dégagent ainsi 500 millions de bénéfice en plus par rapport à 2021. Dans le solaire et l’éolien, ses bénéfices ont augmenté de 200 millions d’euros. Même constat pour le trading d’électricité et de gaz : la compagnie a réalisé 400 millions de profits supplémentaires, grâce à la différence de prix entre les pays d’Europe et à la forte volatilité des prix spots. S’appuyant sur ces rapports encourageants, elle réévalue ses attentes financières pour 2022. Le groupe prévoit dorénavant un résultat net récurrent allant de 3,8 à 4,4 milliards d’euros, contre 3,1 à 3,3 milliards d’euros auparavant.