EDF pourrait réviser les conditions de rachat de Geast
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
14 juin 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Racheté en 2016 par General Electric, le fabricant des turbines Arabelle retourne dans le giron d’une compagnie française cette année. Le groupe américain a signé un Protocole d’accord préliminaire avec EDF en février. Cependant, l’énergéticien français pourrait renégocier le prix d’achat de la société, en invoquant les complications provoquées par la guerre en Ukraine.
Un Memorandum of Understanding représente un instrument juridique qui officialise la volonté de deux parties de conclure un accord. Le document n’est pas un acte définitif en soi, mais précise cependant les termes généraux du futur contrat, comme le prix d’achat. General Electric et EDF ont signé un protocole similaire en février, afin de poser les bases du rachat de la branche nucléaire de GE par le géant français.
Mais des sources proches du dossier affirment qu’EDF négocierait une révision du prix d’achat du fabricant des turbines Arabelle. L’entreprise estime que le désistement de plusieurs clients de GE Steam Power affecte sa valorisation.
Des ajustements financiers contestés par General Electric
Selon le MoU signé entre les deux parties en février, Électricité de France devrait reprendre l’activité nucléaire de General Electric au double du prix d’achat de cette même compagnie auprès d’Alstom. Ce déséquilibre a provoqué des remous dans les cercles industriels et financiers, plusieurs voix estimant que le rapatriement des turbines Arabelle coûterait trop cher. D’un autre côté, EDF pourrait avancer plus d’un motif financier pour renégocier les conditions de rachat de ce producteur de turbines, un acteur considéré comme une référence sur n’importe quel comparatif énergie.
Important Une source proche d’EDF croit savoir que l’essentiel de la valorisation de GE Steam Power est constitué d’avances clients à hauteur de 800 millions d’euros.
En plus de ceux-ci, EDF devra aussi supporter une baisse de la trésorerie, une perte du chiffre d’affaires – à cause de désistements de clients – et le paiement de charges fixes pour la construction des turbines, sans oublier les salaires.
Tous ces arguments sont balayés d’un revers de main par General Electric.
Important Un responsable de l’industriel américain pense que l’annulation de commandes liées au groupe russe Rosatom sera compensée par les projets de réacteurs modulaires et les nouveaux EPR.
Cette même source martèle qu’il n’y a aucune discussion visant à modifier les conditions du rachat entre EDF et GE.
Un risque de désistement de grands comptes
Les inquiétudes des dirigeants d’EDF sont compréhensibles à bien des égards. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le géant du nucléaire russe Rosatom a enregistré une première annulation de la part de Fennovoima. Ce retrait concerne la construction du réacteur finlandais Hanhikivi-1. Pour justifier son choix, le consortium prétexte l’incapacité de Rosatom à construire la centrale et les retards significatifs dans le projet, en plus des facteurs « aggravants » consécutifs à la guerre en Ukraine.
Chez EDF, on craint que ce premier abandon puisse être imité par les autres clients de Rosatom en Égypte et en Hongrie. Or, les commandes de turbines liées aux centrales construites par Rosatom représentent deux tiers du carnet de commandes de GE Steam Power. Cette forte exposition peut expliquer le délai supplémentaire qu’EDF aurait obtenu pour conclure le rachat. Initialement, le contrat de vente devait être signé cet été, pour une intégration finale prévue en 2023.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux