Veolia investit davantage dans la réutilisation des eaux usées en France
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
28 juillet 2022 .
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3 min
En Israël, 90 % des eaux utilisées sont traitées et réutilisées à des fins agricoles, industrielles et urbaines. La France est encore très loin de ce niveau. Pour Véolia, l’Hexagone a besoin d’accélérer le pas dans ce domaine. Et l’industriel a déjà élaboré un vaste programme impliquant une centaine de stations d’épuration.
La réutilisation des eaux usées n’est pas une grande innovation en soi. La Californie exploite cette technologie depuis le début du vingtième siècle. Puis, au fil des années, la technique s’est répandue dans les grandes villes et, surtout, dans les pays où les ressources en eau sont rares.
Aujourd’hui, le Japon, Singapour, le Koweït, le Qatar et Israël sont les leaders mondiaux de la réutilisation des eaux usées. En Europe, l’Espagne est aussi un bon exemple. Largement distancée par ses voisins, la France veut rattraper son retard, en s’aidant d’un dispositif de traitement complémentaire développé par son champion de l’environnement Véolia.
Rechercher la haute qualité à partir d’eaux usées
Dans un comparateur énergie, les applications de l’eau se limitent souvent à la production d’électricité avec des centrales marémotrices et des barrages hydrauliques. L’utilisation de cette ressource vitale dans l’irrigation, l’aménagement urbain et le quotidien est reléguée au second plan.
Pourtant, l’exploitation de cette matière première est d’une importance cruciale. Veolia l’a compris depuis longtemps, en investissant dans des unités de retraitement et de recyclage des eaux usées. Dès 2002, le groupe français a construit une usine novatrice à Windhoek, en Namibie. Ce complexe unique en son genre transforme chaque jour jusqu’à 21 000 m³ d’eaux usées en eau potable. Cela représente l’équivalent de la consommation d’une ville de 400 000 habitants.
Veolia exploite aussi d’autres unités de traitement en Australie, en Afrique du Sud et dans une dizaine d’autres pays. La compagnie souhaite maintenant accentuer l’utilisation de cette technologie en France, où seulement 1 % des eaux usées traitées sont réutilisées. Pour corriger cette anomalie.
ImportantElle mise sur une unité de production compacte, pouvant être intégrée à ses stations de traitement opérationnelles dans le pays.
Ce dispositif mesure deux mètres en largeur et cinq mètres de long, mais peut convertir les eaux usées traitées en eau de haute qualité. En plus de cette unité de production, l’industriel travaille sur un site d’affinage de haute qualité, dont la construction aux Sables-d’Olonne a déjà commencé en février.
Un premier déploiement sur cent stations d’épuration
Selon les plans de Veolia, sa nouvelle unité de filtration sera déployée dans une centaine de stations d’épuration. C’est peu par rapport aux 2 600 stations opérées par le groupe en France. L’industriel explique toutefois que ces ajouts permettront de préserver jusqu’à 3 millions de m³ d’eau potable, soit, en consommation annuelle, l’équivalent des besoins d’une ville de 180 000 habitants.
Cette eau « potable » se substituera à l’eau propre, prélevée dans la nature, utilisée pour entretenir et faire fonctionner les stations d’épuration. Le groupe environnemental prévoit ensuite d’étendre son utilisation à des travaux industriels et agricoles. Cette seconde phase est suspendue à l’obtention des autorisations légales, en particulier pour le nettoyage des voiries avec des eaux usées recyclées. Veolia espère obtenir ces certifications, en se servant des résultats de ses expérimentations dans :
- L’Aude (arrosage d’un vignoble) ;
- Le Var (arrosage d’espaces verts) ;
- Le Calvados (nettoyage des milieux urbains avec les eaux usées traitées à Deauville et Cabourg).
L’usage des eaux usées recyclées et traitées à des fins domestiques reste exclu à ce stade.
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La rédaction Meilleurtaux