Le programme Choose France inclut deux projets d’usines géantes de recyclage du PET
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
4 février 2022 .
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3 min
Le plastique PET constitue l’un des matériaux d’emballage les plus utilisés au monde – et parmi les plus faciles à recycler. Pourtant, le taux de recyclage de cette résine reste faible. Afin d’y remédier, les projets géants d’usine de repolymérisation moléculaire fleurissent de partout. La France accueillera deux de ces complexes.
Avec son programme « Choose France », l’administration Macron entend renforcer l’attractivité de la France auprès des investisseurs étrangers et soutenir la réindustrialisation du pays. 21 projets en font déjà partie, dont cinq concernent le domaine de la santé.
C’est notamment le cas de l’usine de production de médicaments contre le Covid-19 de Novasep, sous-traitant de l’américain Pfizer. Les projets de Getir, d’Accenture et d’Ikea s’inscrivent aussi dans ce programme doté de 4 milliards d’euros d’investissements étrangers. Le recyclage du plastique s’invite également dans ce vaste projet. Dès 2025, la France accueillera la plus grande usine de recyclage de textiles en polyester et d’emballages plastiques.
Renforcement attendu des capacités de recyclage de la France
L’empreinte carbone des résines plastiques apparait rarement dans un comparateur énergie. Pourtant, ces substances appliquent une forte pression sur l’environnement tout au long de leur cycle de vie. Avec le recyclage, la production de plastique PET peut émettre 80 % de CO2 en moins. Or, la France dispose actuellement d’une faible capacité de recyclage de ces matériaux. En Alsace, l’usine de Soprema produit 5 000 tonnes de plastique recyclé par an, contre 2 500 tonnes pour l’usine Orrion Chemical, dans le Loiret. Heureusement, les projets d’usine de recyclage en France se multiplient.
En 2025, une nouvelle unité de recyclage enzymatique de Carbios, d’une capacité de 40 000 tonnes, verra le jour. L’année prochaine, Total déploiera une usine pouvant transformer 15 000 tonnes de plastique par an à Grandpuits. Son concurrent américain ExxonMobil installera son usine de 15 000 tonnes à Port-Jérôme-sur-Seine, en partenariat avec Plastic Energy. Ces capacités de production restent faibles comparées au projet de Loop Industries et de Suez. Les deux groupes créeront une coentreprise qui exploitera une unité de recyclage capable de produire 70 000 tonnes de PET recyclé par an.
L’usine, baptisée Infinite Loop France, utilise la technique de recyclage par méthanolyse à basse température. À la différence de la méthanolyse classique, la technologie de Loop Industries ne détruit pas le coton, le nylon et les autres matières non-PET des emballages. Ces additifs peuvent ainsi être recyclés, ce qui est une excellente nouvelle pour les emballages contenant différents types de résines. En plus de l’usine prévue à Port-Jérôme-sur-Seine, l’entreprise québécoise construit deux autres usines de 70 000 tonnes :
- À Bécancour ;
- Au Canada ;
- En Corée du Sud.
La plus grande usine de recyclage moléculaire en France
L’autre projet géant de recyclage prévu en France est porté par Eastman. L’américain exploite le recyclage chimique des plastiques depuis quatre décennies. L’entreprise a perfectionné son procédé de méthanolyse au fil du temps et peut aujourd’hui produire du plastique PET beaucoup moins polluant par rapport au PTE vierge. L’emplacement de la future usine d’Eastman demeure inconnu.
La compagnie devrait le dévoiler dans les prochains mois, après concertation avec les autorités françaises.
Important On sait en revanche que cette nouvelle unité aura une capacité de 160 000 tonnes par an.
Avec ce tonnage, l’usine d’Eastman sera la plus grande de sa catégorie dans le monde. Le chimiste américain injectera 850 millions d’euros dans ce projet qui créera également 350 emplois directs.
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La rédaction Meilleurtaux