Le gouvernement se dote d’importants moyens financiers pour décarboner l’industrie
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
17 février 2022 .
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3 min
En France, le transport, le bâtiment et l’industrie forment le trio de tête des secteurs les plus polluants en matière de gaz à effet de serre. L’exécutif veut réduire à tout prix l’impact environnemental de ces activités. Une enveloppe de 5,6 milliards d’euros sera consacrée à la décarbonation du secteur industriel.
En 2019, l’industrie manufacturière française a rejeté 78 Mt de CO2 dans l’atmosphère, ce qui représente une baisse de 46 % par rapport à 1990. Ces chiffres restent malgré tout élevés et ne concordent pas avec les objectifs prévus dans l’Accord de Paris. Le gouvernement s’est donc fixé comme priorité de verdir l’activité manufacturière, tout en soutenant la réindustrialisation du pays. Comment ? Le plan d’investissement France 2030 déploie une feuille de route, conforme aux ambitions environnementales européennes et à la stratégie nationale bas carbone. Si tout se passe bien, les émissions de GES de l’industrie doivent diminuer d’un tiers d’ici quinze ans.
Priorité aux travaux de recherche et développement
La compétitivité industrielle d’un pays ou d’une entreprise dépend énormément de ses dépenses en R&D. Or, la France est à la traîne dans ce domaine depuis quelques années. Ce retard est en partie responsable de la faible performance environnementale de son secteur industriel sur un comparateur énergie.
Le 4 février dernier, lors de sa visite à Dunkerque, sur le site d’ArcelorMittal, le Premier ministre a confirmé le souhait du gouvernement de corriger cette anomalie. Jean Castex a annoncé plusieurs mesures visant à relancer la compétitivité de l’industrie française et, surtout, de réduire son intensité carbone conformément aux ambitions environnementales du pays. Il a notamment officialisé le déblocage d’un montant de 600 millions d’euros pour soutenir la recherche et le développement de technologies innovantes dans le traitement et la capture du carbone.
Cette enveloppe financera aussi bien les travaux en entreprise que les programmes de recherche des universitaires et des organismes privés. Matignon souligne que la France ne dispose pas encore de projets majeurs ni de technologies opérationnelles qui permettent de capturer le carbone et atteindre rapidement les objectifs de décarbonation de l’industrie. Le financement de la R&D dans ce domaine se révèle donc crucial. Durant sa visite, le Premier ministre a lancé quatre appels à projets concernant
- L’industrialisation de briques technologiques ;
- Le développement de zones industrielles à faible émission carbone.
5,6 milliards d’euros pour la décarbonation de l’industrie
Important Jean Castex a aussi officialisé l’octroi de 5,6 milliards d’euros au profit des efforts de décarbonation de la production industrielle.
Sur ce total, 4 milliards d’euros seront dédiés à la transformation des principaux sites industriels du pays. ArcelorMittal fait partie des bénéficiaires : 1,7 milliard d’euros financeront la rénovation de deux des trois hauts-fourneaux de son aciérie de Dunkerque. À l’issue de ces travaux, le site devrait émettre 4 millions de tonnes de CO2 en moins d’ici 2030.
Important En dehors d’ArcelorMittal, 24 autres usines de métallurgie, de ciment et de chimie percevront une partie des fonds annoncés par Jean Castex.
Les ETI et les PME absorberont 1 milliard d’euros d’investissements provenant de l’enveloppe promise par le gouvernement. Matignon estime que l’appui aux PME et aux ETI engendrera un « effet d’entraînement massif » et accélérera l’émergence de technologies de rupture dans :
- La chaleur renouvelable ;
- L’électrification ;
- L’efficacité énergétique.
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La rédaction Meilleurtaux