Le gouvernement lance une mission d’audit des prix des carburants en Outre-mer
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
18 février 2022 .
Temps de lecture :
3 min
La méthode de fixation des prix des carburants routiers et du gaz domestique dans les territoires ultramarins est différente de celle appliquée en Métropole. Ce modèle fait actuellement l’objet d’une surveillance du gouvernement, qui souhaite améliorer le pouvoir d’achat des citoyens résidant en Outre-mer.
En France métropolitaine, le prix de vente des carburants intègre plusieurs composants, dont :
- Le coût du pétrole brut ;
- Le coût de distribution et de transport ;
- La marge de raffinage ;
- Les taxes.
Ces dernières représentent 57,1 % du prix, dont :
- 40,7 % correspondant à la TICPE ;
- 16,4 % de TVA.
Dans les territoires ultramarins, les prix à la pompe sont fixés par arrêté préfectoral. La préfecture tient compte de plusieurs paramètres dans sa décision. En plus des autres indicateurs communs avec la Métropole, les taux de marge, la parité monétaire et le cours de l’essence influent sur les prix des carburants dans les territoires d’Outre-mer. Le gouvernement souhaite améliorer ce système.
Trouver des leviers pour abaisser les prix
L’annonce de la mission gouvernementale pour étudier le modèle des prix des carburants en Outre-mer a été accueillie favorablement par les responsables locaux et par la population. Historiquement, le coût des carburants routiers et du gaz naturel y est plus élevé qu’en France. Sur un comparatif énergie, le litre du super sans plomb coûte 1,64 € en France métropolitaine en octobre, contre 1,75 € en Guadeloupe. La dernière réévaluation, en vigueur depuis le 1er février, porte les prix maxima à :
- 1,77 € pour l’essence ;
- 1,59 € pour le gazole routier.
Cette nouvelle flambée n’a pas manqué de faire réagir les populations locales, dépendantes de leur voiture particulière à cause du manque de réseau de transport en commun en Outre-mer. Ary Chalus, président de région de Guadeloupe, espère que la mission mandatée par le gouvernement trouve des solutions permettant de mieux réglementer les prix des carburants dans les territoires ultramarins. Selon lui, la priorité consiste à limiter la hausse des prix, afin de préserver, voire améliorer le pouvoir d’achat des Guadeloupéens. Il reconnaît toutefois la difficulté de la mission : à l’échelle locale, les taxes n’ont pas augmenté depuis 15 ans. Le gouvernement ne pourra donc pas activer ce levier.
Des premiers résultats attendus fin mars
La mission gouvernementale s’intéressera de près au modèle des prix des carburants et du gaz en :
- Guyane ;
- Martinique ;
- Guadeloupe.
Dans ces trois territoires ultramarins, la Société anonyme de raffinerie aux Antilles ou SARA détient le monopole du raffinage de carburants. La réglementation des tarifs de l’énergie a été décidée justement pour éviter les abus de prix par ce fournisseur.
Le rôle de SARA n’est donc pas remis en cause par le gouvernement. L’exécutif étudiera aussi la pertinence de la méthode de fixation des prix dans ces départements et son adéquation avec les ambitions énergétiques de la France. L’Inspection générale des finances analysera également la structure de prix :
- Du gaz embouteillé ;
- De l’essence ;
- Du gazole.
Le gouvernement attend un premier rapport fin mars. Le contenu de ce compte-rendu déterminera ensuite s’il existe de meilleures alternatives pour fixer les prix des carburants dans ces départements d’Outre-mer.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux