La France et l’Allemagne signent une convention de soutien mutuel sur l’énergie
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
7 décembre 2022 .
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3 min
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- Publié le par Meilleurtaux Energie
Devant les tensions croissantes autour de l’énergie, Bruxelles encourage les Vingt-Sept à conclure des accords de coopération bilatérale afin de sécuriser leur approvisionnement cet hiver. L’Allemagne et la France sont les premières à franchir le pas en septembre. Les deux pays viennent de conclure un engagement supplémentaire sur la question du gaz et de l’électricité.
- En raison du conflit entre la Russie et l’Ukraine, la France et l’Allemagne doivent aujourd’hui importer de l’électricité auprès de leurs voisins.
- Les deux pays viennent une nouvelle fois de conclure un accord de coopération en vue de sécuriser leur approvisionnement pendant l’hiver.
- Grâce à cet accord de soutien mutuel, l’Allemagne devrait pouvoir se défaire de son importante dépendance au gaz russe et la France aura à sa disposition de l’électricité en quantité suffisante pour équilibrer son réseau.
Au cours des quatre dernières décennies, la France a toujours été exportatrice nette d’électricité. La performance et la fiabilité de son parc nucléaire ont toujours été un réel atout pour le système électrique français. Seulement, l’atome français se trouve en grande difficulté cette année, à la suite de la découverte de problèmes de corrosion et la reprise des travaux de maintenance décennale sur plusieurs réacteurs.
Pour la première fois depuis une éternité, la France manque d’électricité et doit en importer auprès de ses voisins. L’Allemagne endure également une épreuve similaire pour son approvisionnement en gaz. Les deux États décident de se serrer les coudes.
Du gaz « français » exporté en Allemagne
Sur n’importe quel comparatif énergie de 2022, la France n’extrait plus de gaz naturel destiné à la consommation ménagère ou industrielle. Le pays importe la quasi-totalité de ses besoins auprès de ses partenaires internationaux, tels que :
- Le Qatar ;
- Les États-Unis ;
- L’Algérie ;
- L’Ouzbékistan ;
- La Norvège.
Cette année, les livraisons en provenance de Russie ont quasiment disparu de l’inventaire français. Ces volumes manquants ont été compensés par les achats massifs de GNL, une marchandise que la France stocke et transforme grâce à ses quatre terminaux fixes et un terminal méthanier flottant en cours de construction. Paris se sert de ces capacités exceptionnelles pour aider l’Allemagne, qui ne dispose d’aucun terminal méthanier fixe.
Ce vide capacitaire est problématique pour Berlin, dont l’approvisionnement en gaz dépend énormément de la Russie avant la guerre en Ukraine. L’accord de « soutien mutuel » entre Paris et Berlin réaffirme l’ engagement de la France à livrer du gaz naturel à l’Allemagne. Les deux pays ont préparé le terrain en amont : à la mi-octobre, du gaz odorisé français est envoyé quotidiennement vers l’autre côté du Rhin au niveau de l’interconnexion d’Obergailbach/Medelsheim.
ImportantCe point de passage peut acheminer jusqu’à 100 GWh/jour de gaz naturel par jour.
De l’électricité allemande injectée dans le réseau français
L’Allemagne compte donc sur l’aide de la France pour se défaire de sa forte dépendance au gaz russe. Paris reçoit en retour de grandes quantités d’électricité dont le pays a besoin pour équilibrer son réseau. À cause des défaillances de son parc nucléaire – qui produit plus de 60 % de ses besoins électriques –, la France s’expose à des coupures de courant cet hiver. Malgré les mesures de sobriété adoptées par les collectivités et les entreprises, le risque de délestages tournants est toujours présent.
L’accord de « soutien mutuel » conclu avec l’Allemagne mentionne la sécurisation de l’approvisionnement en électricité de la France pendant l’hiver. Le texte prévoit la maximisation des capacités d’interconnexion proposées sur le marché. Berlin s’engage aussi à retarder l’arrêt de ses dernières centrales nucléaires encore opérationnelles et à exploiter au mieux ses capacités de production pour pouvoir répondre aux besoins de la France au cours de l’hiver.
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La rédaction Meilleurtaux