Chèque énergie : ces 3 solutions pour le rendre plus efficace
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
5 décembre 2022 .
Temps de lecture :
4 min
- Détails
- Publié le par Meilleurtaux Energie
Chaque année, le chèque énergie est envoyé automatiquement à 5,8 millions de ménages modestes pour leur permettre de régler leurs factures d'électricité et de gaz. Pourtant, 25% des ménages en situation de précarité énergétique ne toucheraient pas le chèque énergie aujourd’hui. Faut-il repenser cette aide à l’avenir ?
Ça n’est plus une surprise pour personne. Bien que le bouclier tarifaire soit maintenu en 2023, la hausse de prix du gaz et de l'électricité devrait atteindre 15%. Cela devrait se traduire par « une augmentation moyenne de l'ordre de 20 euros par mois pour les ménages qui se chauffent à l'électricité, au lieu de 180 euros par mois, sans bouclier tarifaire », expliquait le 14 septembre dernier Élisabeth Borne, la Première ministre. Un montant qui peut sembler limité, mais qui peut être conséquent pour les budgets les plus serrés.
Pour aider les ménages les plus démunis à faire face à la flambée des prix, le pouvoir exécutif a également mis en place un chèque énergie exceptionnel. Ce dernier reprend d’ailleurs le principe du chèque énergie classique, envoyé chaque année au printemps depuis 2018 et dont le montant maximal atteint 277 euros pour 2022. Un montant qui reste bien insuffisant pour certains, à l’image de l'association Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV). Pour aider plus efficacement les ménages, plusieurs évolutions sur cette aide sont réclamées pour 2023. Le site d’information MoneyVox a fait le point.
1 - Augmenter le montant du chèque énergie
Dans un contexte d’inflation, « beaucoup de consommateurs doivent choisir : manger ou se chauffer, explique dans un communiqué la CLCV. Pour les personnes ayant des revenus inférieurs à 2 000 euros par mois, certaines consacrent 60% de leur budget aux dépenses essentielles (logement, transport, énergie). » Pour contrebalancer la hausse des prix, « la CLCV propose de revaloriser le chèque énergie pour 2023 de 200 à 600 euros en fonction des revenus ».
L’association de défense des consommateurs n’est pas la seule à réclamer une revalorisation de cette aide. La Fondation Abbé Pierre elle, appelle le gouvernement à « aller à 800 euros pour les plus pauvres. (...) Si vous avez 5 000 euros, 15% [la hausse prévue des prix du gaz et de l’électricité en 2023, NDLR], c'est absorbable, même si ça fait beaucoup ». Pour les ménages les plus pauvres, « +15% ça ne passera pas », juge Christophe Robert, le directeur général. La fondation va plus loin et demande que le montant du chèque énergie augmente proportionnellement à la hausse des prix des tarifs réglementés du kilowattheure.
2 - Modifier les critères d'attribution du chèque énergie
Le chèque énergie est attribué automatiquement aux ménages les plus modestes, en fonction de la composition du foyer notamment, et de ses revenus. Pour 2022, le revenu fiscal de référence (RFR) annuel du ménage devait être inférieur à 10 800 euros par unité de consommation (UC). Or, d’après les données de la Cour des comptes en février 2022, si l'on retient la part des revenus consacrés aux dépenses énergétiques, aujourd’hui 25% des ménages en situation de précarité énergétique ne touchent pas le chèque énergie. A l’inverse, la moitié des ménages qui le perçoivent ne sont pas en situation de précarité énergétique.
L’une des solutions consisterait à abonder le chèque énergie pour tous les ménages souscrivant à des offres énergétiques valorisant les efforts pour une consommation plus économe. Par exemple, avec les contrats heures pleines / heures creuses ou bien l'offre Tempo. Il serait également possible de se baser sur d'autres critères d'attribution que les seuls revenus
3 - Verser le chèque énergie à la source
Chaque année, le chèque énergie est envoyé aux personnes éligibles par voie postale au printemps. Il n’est utilisable qu’en une seule fois et uniquement pour régler des dépenses liées à l’énergie (achat de combustible, facture d’électricité ou de gaz...) ou des travaux de rénovation énergétique. Si la facture est inférieure au montant du chèque, il n’y a en revanche pas de remboursement de la différence.
« Une simplification du courrier serait un objectif facile à atteindre, juge la Cour des comptes pour qui la mise en place par le gestionnaire du dispositif d'un mécanisme d'activation automatique de ces droits, sans démarches particulières de la part des bénéficiaires du chèque, devrait rester un objectif à terme. »
Chaque année, 4 bénéficiaires sur 5 du chèque énergie en font bon usage. Les démarches chronophages nécessaires à son utilisation peuvent être un frein : se rendre sur le site www.chequeenergie.gouv.fr et remplir un formulaire ou envoyer le chèque par voie postale à son fournisseur avec une copie de facture récente. Le think tank Terra Nova pense ainsi que « le chèque énergie doit possiblement être rendu convertible en monétaire pour assurer sa pleine utilisation par les ayants droit ».
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux