L’Allemagne prépare un plafonnement des prix de l’énergie
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
22 décembre 2022 .
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- Publié le par Meilleurtaux Energie
Le gouvernement allemand a mis en place un dispositif qui vise à amortir l’impact du phénomène de hausse des prix de l’énergie sur les consommateurs. Celui-ci sera opérationnel dès début janvier 2023 et permettra de réduire les factures. Toutefois, le secteur privé a déjà trouvé certaines imperfections sur le système.
- Le gouvernement allemand met en place un dispositif de plafonnement des prix de l’énergie visant à limiter l’impact de la flambée des tarifs sur les consommateurs.
- Le projet nécessite d’importantes sources de financement.
- Le mécanisme de plafonnement des prix suscite également diverses critiques.
L’Allemagne entend réagir pour protéger ses citoyens contre la hausse des prix de l’électricité et du gaz. Le gouvernement prévoit de mettre en place un bouclier tarifaire au profit des consommateurs. Dans ce sens, le Bundestag a adopté les lois qui encadreront le mécanisme de plafonnement des prix. Ce dernier prendra effet à partir du 1er janvier.
Le gouvernement participera activement dans le financement de ce projet, notamment en puisant dans les 200 milliards d’euros promis par le chancelier au cours du mois de septembre dernier. Il compte également mettre en contribution les énergéticiens qui ont été avantagés par la hausse des prix de l’énergie.
L’organisation du mécanisme de plafonnement des prix de l’énergie
Grâce au dispositif, les sites comparateur énergie pourront de nouveau afficher des prix moins élevés. Toutefois, celui-ci nécessite d’importantes sources de financement. Le chancelier allemand Olaf Scholz a promis, au cours du mois de septembre dernier, que le gouvernement mobilisera 200 milliards d’euros pour financer le bouclier énergétique.
Le dispositif de plafonnement des prix, dès son application en 2023, se verra réserver une part importante de ce fonds, soit environ 83 milliards d’euros. Le gouvernement allemand a également prévu de mettre en place un autre système de financement. En effet, suivant la recommandation de l’Union européenne, il instaurera une taxe sur les profits auxquels personne ne s’attendait. Concrètement,
ImportantIl s’agit d’une taxation qui touche les superprofits récoltés par certains énergéticiens dans l’intervalle de temps compris entre le 1er septembre 2022 et juin 2023.
Ces gains résultent de la vente au prix du marché, rehaussés par la pénurie de gaz, de l’électricité produite à partir :
- D’un combustible bon marché (lignite) ;
- Du nucléaire ;
- D’énergies renouvelables.
Ce plafonnement implique que les foyers allemands n’auront à payer que 40 centimes pour l’électricité et 12 centimes par kilowattheure le gaz. Toutefois, ils devront se limiter à 80 % des volumes qui sont indiqués dans leur facture annuelle de l’année précédente.
Le plafonnement devra engendrer une économie de 100 euros par mois sur le gaz, pour toute famille de quatre personnes, avec une facture de 275 euros. Pour l’électricité, l’économie est de 30 euros par mois pour une facture de 188 euros. Concernant les entreprises, la limite est à 7 centimes pour le kilowattheure de gaz et à 13 centimes pour celui de l’électricité, pour 70 % des volumes consommés en 2021.
Les réactions observées par les entreprises
Malgré les annonces de plafonnement, des plateformes numériques mentionnent les notifications de hausse de prix d’un taux de 54 à 60,5 % pour l’an prochain que certains fournisseurs ont envoyé à leurs clients. Certaines entreprises soulignent les problèmes qu’elles ont observés pour obtenir une subvention. Il est notamment question d’une obligation de connaître à l’avance le taux de baisse du bénéfice pour l’année suivante. En effet, seule une baisse d’au moins 40 % peut permettre d’accéder au dispositif. Cette condition est jugée irréaliste par Siegfried Russwurm, le président de la Fédération allemande de l’Industrie.
Les aides sont plafonnées à 150 millions d’euros par entreprise. Cette limitation s’avère insuffisante pour les besoins de certaines entreprises, ce qui les exclut d’office du dispositif. En conséquence, il ne touche pas les entreprises les plus énergivores. Markus Steilemann, le président de la Fédération allemande de la chimie, prévient sur les risques de délocalisation si aucune mesure n’est prise pour pallier cette lacune.
Le système de bouclier énergétique ne constitue qu’une mesure provisoire pour tenter de limiter les effets de l’envol des prix. À long terme, il est nécessaire de trouver des solutions plus durables. Robert Habeck, le ministre allemand de l’Économie a fait part à son homologue français d’un éventuel achat commun de gaz.
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