La consommation électrique européenne ralentit
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
26 octobre 2022 .
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3 min
Depuis l’automne dernier, les tensions diplomatiques puis la guerre en Ukraine soufflent le chaud et le froid sur le marché énergétique de l’Europe. Les prix ayant atteint des sommets, les ménages et les entreprises des pays européens ont été appelés à réduire leur demande. Les consommateurs semblent y avoir répondu.
Face aux prix historiquement élevés du gaz et des hydrocarbures, l’Union européenne s’efforce de trouver une solution commune contre la crise énergétique engendrée par la guerre en Ukraine. Les ministres de l’Énergie des Vingt-Sept étudient un certain nombre de pistes, dont le plafonnement du prix du gaz naturel importé de Russie. Cette proposition ne plait guère à Moscou, qui menace de représailles si elle est adoptée. En attendant un plan concret, les Européens se sont promis de réduire leur consommation d’énergie afin d’éviter un black-out cet hiver. Les chiffres de l’ENTSO-E montrent que l’ils ont effectivement fait des efforts en septembre.
Des économies variables selon les États
Le Réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité fait état d’une diminution de la consommation électrique en Europe en septembre. Selon sa propre simulation consommation électricité, l’Europe a retrouvé un niveau de dépense comparable à avril et mai 2020, au plus fort de l’épidémie de Covid. Toutefois, l’ENTSO-E rapporte une forte disparité dans l’évolution de la consommation électrique des pays européens.
ImportantEn Allemagne, la charge d’électricité a diminué de 1 % seulement.
Certains analystes attribuent cette stabilisation au plan d’aide massif décidé par le gouvernement d’Olaf Scholz.
L’ENTSO-E relativise ce chiffre, en rappelant l’influence de l’électricité de transit sur les chiffres de la consommation allemande. En France, la charge électrique a diminué de 4,4 % en septembre. Cette donnée est à mettre en relation avec les nombreuses aides énergétiques du gouvernement français, dont le plafonnement de la hausse des factures d’électricité à 4 %. Ce bouclier tarifaire sera reconduit en 2023, mais dans une version édulcorée et moins pénalisante pour les fournisseurs.
Aux Pays-Bas, la demande en électricité a reculé de 10 % le mois dernier. La tendance devrait s’accélérer, les compagnies énergétiques néerlandaises ayant annoncé des augmentations de prix à partir d’octobre. En Suisse, la consommation a baissé de 4 % seulement. Le pays est moins exposé aux fluctuations du cours du gaz, puisque 60 % de son électricité proviennent de barrages hydrauliques.
ImportantLa situation est différente en Slovaquie, dépendante du gaz russe : la charge d’électricité y a reculé de 14,5 % en septembre.
Une plus grande sobriété à partir d’octobre
Les statistiques du réseau des gestionnaires européens corroborent les dires du Fonds monétaire international et de la BCE. Ces grandes institutions ont un avis mitigé vis-à-vis des plans d’aide massifs des gouvernements français et allemands. Les soutiens financiers n’inciteraient pas les ménages à réduire leur consommation. Dans les faits, aucune donnée claire n’indique l’impact de ces subventions sur les habitudes de consommation des familles.
ImportantDans son rapport, l’ENTSO-E s’attend à un renforcement de la tendance baissière de la charge d’électricité en Europe cet hiver.
La diminution de la demande pourrait atteindre -10 % dès le mois d’octobre. Pour rappel, la demande européenne a reculé de 4,3 % en septembre. Ces chiffres se rapprochent des objectifs fixés par les ministres européens, qui ont convenu d’une :
- Réduction volontaire de 10 % de la consommation électrique ;
- Baisse mensuelle obligatoire de 5 % durant les heures de pointe.
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La rédaction Meilleurtaux