Les acteurs du cloud augmentent leurs tarifs dans un contexte d’inflation énergétique
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
4 octobre 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Au même titre que les industriels de la métallurgie et de la sidérurgie, les entreprises qui opèrent les datacenters en France consomment énormément d’électricité. Ces sociétés souffrent logiquement de l’envolée du prix de l’électricité. En l’absence de solutions concrètes, elles se voient obligées d’augmenter leurs tarifs d’abonnement.
Au printemps dernier, le gouvernement a entériné le relèvement du plafond de l’Arenh. Ce dispositif permet aux grands consommateurs d’électricité d’acheter une part de leurs besoins énergétiques à un prix régulé. Le coup de pouce de l’État leur a permis de poursuivre leurs activités dans des conditions plus ou moins normales.
Seulement, le prix de l’électron continue de grimper, encore plus depuis l’arrêt des livraisons de gaz par la Russie et la dégradation de la situation sécuritaire en Ukraine – et en Europe. Par ailleurs, EDF commence à filtrer les compagnies éligibles à l’Arenh, en raison de l’afflux de clients particuliers qui ont rompu leur contrat avec un fournisseur alternatif.
Investir dans la sobriété et les contrats PPA
La crise de l’énergie qui a commencé à l’automne 2021 n’est pas près de s’arrêter. La guerre en Ukraine risque de s’enliser et d’exacerber les tensions sur la chaîne d’approvisionnement en gaz et en pétrole dans le monde. Ces deux facteurs alimentent la pression inflationniste sur les marchés de gros, où le prix du kwh est loin de son niveau d’il y a un an.
Cette perspective inquiète beaucoup les propriétaires et gestionnaires de datacenters en Europe.
ImportantDans le flou, ces acteurs du cloud veulent accélérer le déploiement de nouveaux processeurs moins énergivores,
Afin d’amortir en partie le choc des prix de l’énergie. La société Ionos prévoit ainsi de lancer un nouveau centre de données au Royaume-Uni, dont les processeurs nouvelle génération consomment 15 % d’électricité en moins par rapport à leurs prédécesseurs.
La mise en service de ce datacenter a été faite au prix de lourds investissements, dont l’amortissement s’étale sur plusieurs années. Or, toutes les entreprises du milieu ne disposent pas des moyens financiers nécessaires à de tels investissements, sans parler des complications liées à la pénurie mondiale de semi-conducteurs. Certaines compagnies préfèrent alors revoir leurs conditions tarifaires à partir de 2023. Pour contourner cet obstacle, d’autres entreprises choisissent de négocier directement leur approvisionnement chez les producteurs, dans le cadre d’un contrat PPA ou « Power purchase agreements ». C’est le chemin choisi par OVHcloud.
Les multinationales épargnées par l’inflation énergétique
Les annonces d’augmentation d’abonnement concernent essentiellement les acteurs du cloud européens.
ImportantChez OVHcloud, les clients ont été avertis d’une hausse de 10 % à partir de l’année prochaine. Interxion France a déjà augmenté ses tarifs de 14 % en janvier dernier et pourrait décider d’une nouvelle révision l’an prochain.
La raison invoquée pour ces changements est toujours la même : l’envolée des prix de l’électricité. L’exemple de Techréa, propriétaire d’un microdatacenter dans le Nord, est très parlant. Après avoir rompu son abonnement électrique avec un fournisseur alternatif, l’entreprise s’est tournée vers EDF. Et l’électricien estime sa consommation pour 2023 à 400 000 euros, loin des 90 000 euros qu’elle paie habituellement.
Curieusement,
ImportantCes tensions sur les tarifs de l’abonnement au cloud ne touchent pas les multinationales,
Comme Microsoft, Google et AWS. L’explication est pourtant simple. Ces géants du web négocient souvent des contrats à long terme avec les énergéticiens et sont donc mieux protégés contre la volatilité des prix. En plus, ces compagnies exploitent des datacenters dans plusieurs pays, où le coût de l’électricité reste stable.
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La rédaction Meilleurtaux