L’État renforce son bouclier tarifaire pour limiter l’envolée des prix de l’électricité
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
24 janvier 2022 .
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3 min
La flambée des prix de l’électricité – et de l’énergie en général – continue en ce début d’année. La situation devient de plus en plus préoccupante pour les ménages et, surtout, pour les industriels. Certains sites se voient obligés de réduire leur production afin de limiter la casse. Le bouclier tarifaire de l’État vise le même objectif.
Il fut un temps où l’électricité distribuée en France figurait parmi les moins chères et les plus abordables du marché. La crise sanitaire a tout bouleversé et provoqué indirectement une forte augmentation des tarifs de gros dans toute l’Europe.
Cette inflation rapide inquiète les industriels, surtout ceux dont l’activité repose essentiellement sur l’électron. La hausse des prix impacte directement leurs charges et, par ricochet, leurs capacités d’investissement. Dès le début de l’été, ces acteurs « électro-intensifs » ont demandé un relèvement du plafond de l’ARENH au gouvernement. Leur requête a été acceptée, en partie du moins.
Un relèvement temporaire du plafond de l’ARENH
Le coût de l’énergie constitue une partie non négligeable des charges courantes d’une entreprise industrielle. En fonction de l’estimation consommation électrique, la facture énergétique pèse à hauteur de 10 à 15 % des coûts fixes mensuels. Avec l’explosion des prix de l’énergie, ce poste de dépense s’envole et représente jusqu’à 80 % des charges de l’entreprise. Certaines entreprises ont vu leur facture d’électricité multipliée par sept, à l’instar de la scierie Palette 53 en Mayenne.
Cette inflation exceptionnelle, qui n’épargne aucun secteur d’activité, touche surtout les grandes usines qui consomment beaucoup d’électricité. Même si elles bénéficient des tarifs privilégiés du mécanisme de l’ARENH, ces entreprises souffrent énormément de l’envolée des coûts de l’électricité. Elles ont demandé le relèvement exceptionnel du plafond du dispositif en octobre. D’abord réticent, le gouvernement a fini par céder. Le 14 janvier dernier, il confirme une augmentation de 20 TWh pour l’électricité livrée en 2022.
Au lieu de 100 TWh, le plafond sera donc fixé à 120 TWh. Ces volumes supplémentaires seront mis à la disposition de tous les consommateurs, dont les :
- Collectivités ;
- Industriels ;
- Particuliers.
Les fournisseurs qui s’approvisionnent sur ce quota en plus devront répercuter la différence de prix sur les factures envoyées aux clients. D’un autre côté, pour assurer une juste rémunération à EDF, le gouvernement a fixé un tarif exceptionnel pour ces volumes additionnels. Les 20 TWh en sus seront facturés 46,2 €/MWh, contre 42 €/MWh pour la tranche des 100 TWh.
Une flambée des prix préjudiciable à la production industrielle
La mesure annoncée par le gouvernement est temporaire. Elle complète d’autres dispositifs censés limiter l’impact de la hausse du prix de l’électricité sur les particuliers. Cela inclut :
- La réduction de la taxe portant sur l’électricité (TICFE) ;
- Le gel des tarifs réglementés du gaz depuis octobre ;
- L’indemnité d’inflation ;
- Le chèque énergie accordés aux ménages les plus vulnérables.
Dans les faits, le relèvement du plafond de l’ARENH est le seul changement qui ait réellement de l’intérêt pour les industriels. Les autres dispositifs du bouclier tarifaire profitent surtout aux particuliers.
Les grands consommateurs d’énergie, eux, achètent entre deux tiers et trois quarts de leur électricité via le mécanisme de l’ARENH. Pour leurs besoins restants, ils s’approvisionnent sur les marchés de gros, où le MWh se négocie à plus de 360 euros pour les livraisons en février. Intenables, ces niveaux de prix obligent certaines entreprises à réduire leur production. Aluminium Dunkerque, premier fondeur d’aluminium en Europe, a choisi cette voie et pourrait même recourir au chômage partiel si les prix continuent de s’envoler.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux