RTE souligne la faible intensité carbone de l'électricité française en 2021
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
16 mars 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Historiquement, l'exception française transparaît dans plusieurs secteurs différents et constitue la marque de fabrique de tout un pays. Dans le domaine de l'énergie, l'attachement au nucléaire distingue la France du reste du monde. Ce choix assumé porte aujourd'hui ses fruits : l'électricité française est l'une des plus propres et les moins carbonées en Europe.
La réponse de la Commission européenne au sujet de l'intégration du nucléaire dans son projet de taxonomie se fait attendre. Toujours dans l'expectative, les États de l'UE ont pris des décisions aux directions opposées. L'Allemagne, la Suisse, l'Espagne et la Belgique ont plus ou moins confirmé leur plan de sortie du nucléaire. À l'inverse, la France entend investir davantage dans cette filière, réputée pour son efficacité. L'atome possède un autre atout méconnu : il génère un courant doté d'une faible intensité carbone. Le dernier rapport de RTE, le gestionnaire du réseau, met en exergue cette qualité.
Recul des fossiles et baisse de la production en renouvelables
Dans son dernier comparatif électricité, RTE observe un recul significatif des combustibles fossiles dans la production de courant par rapport à 2019. Le gestionnaire du réseau note une différence négative de 8 %. L'année dernière, les centrales au charbon et à gaz ont produit 3,4 TWh, principalement durant les pics de demande dus au froid ou à une forte activité industrielle. Cette régression constitue une bonne nouvelle, même si, par rapport à 2020, la production d'électricité fossile a augmenté. Cette anomalie s'explique par :
- Les conditions météorologiques exceptionnelles de l'année dernière ;
- L'envolée des prix du gaz fin décembre.
Les chutes épisodiques de la production éolienne et les mésaventures du parc nucléaire, sur fond de travaux de maintenance et de détection de fissures, ont profité au charbon. Tous ces facteurs réunis ont pesé sur la production d'électricité renouvelable. L'hydraulique perd ainsi 5 % en un an, avec un apport de 62,5 TWh dans le réseau. L'éolien a aussi reculé de 7 %, avec une production à 36,8 TWh, ralentie par de mauvaises conditions de vent.
Une consommation soutenue par l'activité économique
Au rayon des bonnes nouvelles, l'électricité solaire se développe rapidement, grâce à l' ajout de 2,7 GW de capacités supplémentaires en 2021. Ces apports sont trois fois supérieurs à la moyenne de ces dernières années. RTE se félicite également de la fiabilité retrouvée du nucléaire, en dépit des péripéties du dernier trimestre. L'atome fournit encore 69 % de l'électricité made in France, un chiffre en hausse de 8 % par rapport à 2020.
En matière de production, le nucléaire a généré 5 % d'électricité en moins comparé à 2019. Le gestionnaire du réseau et EDF ont d'ores et déjà annoncé que le parc français sera encore bridé en 2022 et 2023, en raison des inspections de sécurité programmées sur les réacteurs soupçonnés de subir les mêmes fissures détectées sur Chooz 1 et Civaux 1. Ces complications n'enlèvent rien aux performances globales de l'électricité française.
L'Hexagone conserve sa place de premier exportateur de courant en Europe, avec un solde net positif de 43 TWh. L'électricité produite en France brille également par sa faible intensité carbone. Le Kilowattheure de courant généré au pays émet seulement 36 g de CO2, soit six fois moins que la moyenne de l'UE. La consommation électrique atteint 468 TWh en 2021, en grande partie grâce à une demande industrielle plus élevée (+8 %), surtout dans la sidérurgie (+20 %).
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux