L’Europe veut mieux réguler le marché de l’électricité
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
9 février 2022 .
Temps de lecture :
3 min
L’année 2021 restera dans les annales pour la hausse historique des prix de l’énergie, sous l’effet du rebond économique post-Covid et de la crise des livraisons de gaz russe. Marqués par ces événements, les États membres de l’UE se sont promis de remettre à plat le marché européen de l’énergie.
Entre le 20 et le 22 janvier dernier, les ministres européens de l’Énergie et de l’Environnement se sont réunis à Amiens, dans le Nord de la France. Durant ce rendez-vous informel, la France leur a présenté son agenda sur les questions environnementales et énergétiques dans le cadre de la présidence tournante de l’UE. La question de la réforme du marché de gros de l’électricité a été évoquée. Mais le projet français rencontre une vive opposition de la part :
- De l’Allemagne ;
- De l’Autriche ;
- D’une dizaine d’autres pays.
Les responsables européens ont convenu de renforcer finalement la régulation du marché de détail de l’électricité.
Conserver l’architecture actuelle et poursuivre les négociations
Sur un comparatif électricité, le coût de production de l’électricité nucléaire et des renouvelables est largement inférieur à celui des centrales à gaz et du charbon. Ces dernières dépendent fortement de l’évolution des :
- Cours du gaz naturel ;
- Quotas carbone sur le marché.
Pourtant, les prix sur les marchés de gros sont souvent indexés sur les prix de l’électricité provenant des centrales à gaz. Cette exception européenne s’explique par le système du « coût marginal ». Avec cette architecture, le coût de production de la dernière centrale appelée pour équilibrer le réseau détermine les prix sur le marché de gros.
Or, ce sont souvent les vieilles centrales à gaz et au charbon qui sont appelées en renfort. La France voulait réformer cette organisation, sans succès. Les ministres européens, réunis à Amiens, ont convenu de conserver l’architecture globale du marché. Ils reconnaissent la sécurité apportée par les interconnexions dans l’approvisionnement des régions et des pays d’Europe.
Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, reconnaît toutefois que ce marché a besoin d’évoluer, pour mieux intégrer l’apport du nucléaire et des renouvelables dans les factures des consommateurs. Plusieurs ministres européens partagent cet avis. Ces responsables discuteront de ces améliorations à partir du mois d’avril, après la publication du rapport de l’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie. Quelques pistes de réflexion émergent déjà du lot, dont :
- Le durcissement des règles de stockage du gaz ;
- Le renforcement de la protection des consommateurs contre les défaillances de fournisseurs ;
- La généralisation des contrats d’approvisionnement à prix fixe auprès de producteurs fiables, comme le Canada et la Norvège.
Envisager des solutions à plus long terme
L’Autriche, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique, farouches opposants à la réforme structurelle portée par la France, défendent l’une des alternatives proposées par la Commission. Ces pays se disent favorables à une augmentation des réserves de gaz en Europe. Ils veulent même introduire une réglementation européenne, imposant aux États membres un niveau minimal de réserves de gaz, pour se prémunir contre :
- Les perturbations géopolitiques (comme la crise en Ukraine) ;
- La volatilité des marchés.
La Pologne et le Luxembourg soutiennent aussi cette idée. Pour ces pays, la consolidation du stock de gaz européen rassure le marché et limite ainsi les affolements et les spéculations sur le cours du gaz naturel. Malgré leurs points de vue divergents, les États de l’UE se rejoignent sur la nécessité de trouver des solutions à long terme contre la hausse des prix de l’énergie.
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La rédaction Meilleurtaux