EDF s’attend à un bénéfice réduit en 2022 avec le relèvement du plafond de l’ARENH
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
1 février 2022 .
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3 min
Sans l’intervention de l’État, les prix de l’électricité en France auraient pu devenir vraiment handicapants à partir du 1er février. En revanche, la décision du gouvernement impacte aussi les résultats d’EDF, l’exploitant du parc de centrales nucléaires en France. L’augmentation du plafond de l’ARENH, profitable aux consommateurs, est une mauvaise nouvelle pour les finances de l’entreprise.
Les prix de l’énergie titillent les sommets depuis la seconde moitié de 2021. Alors que les spécialistes anticipaient une stabilisation, voire une inflexion début 2022, il n’en fut rien : les cours de l’électricité continuent de s’envoler. Afin de sauver l’économie, le gouvernement décide de plafonner l’augmentation du tarif bleu – le tarif réglementé de vente – à 4 % au 1er février. L’État paiera au moins 8 milliards d’euros pour arriver à ce résultat. Ses partenaires industriels supportent une partie des charges financières. En première ligne, la compagnie EDF prévoit une chute de ses bénéfices d’exploitation cette année.
La série noire se poursuit pour EDF
EDF joue un rôle déterminant dans le secteur énergétique en France. Selon un comparatif électricité de 2021, ses centrales nucléaires assurent plus de 60 % de la consommation nationale. Une grande partie de cette production est vendue au prix coûtant à ses concurrents et aux entreprises dites électro-intensives.
Sans ce mécanisme, EDF affiche un bilan largement bénéficiaire par rapport aux autres producteurs d’électricité. Pourtant, la forte dominance du nucléaire dans son parc lui joue aussi des tours. En décembre, la faible disponibilité des réacteurs a perturbé l’approvisionnement en électricité en France. Le groupe a dû importer de l’électricité produite en Allemagne pour combler la différence. La compagnie a mis également à l’arrêt quatre réacteurs affectés par des problèmes de corrosion au niveau du système de sécurité.
Début janvier, EDF annonce qu’un réacteur de la centrale de Penly connaît le même souci. L’électricien revoit ainsi à la baisse sa prévision de production d’électricité nucléaire en 2022 : elle devrait s’élever entre 300 et 330 TWh cette année. Cette baisse de production l’oblige à acheter de l’électricité sur les marchés de gros. Selon les analystes, cette situation entraînera une forte hausse des coûts de la compagnie. Certains évoquent même la nécessité d’une augmentation de capital, seule mesure permettant de renforcer sa structure bilancielle à la suite :
- De la baisse de production ;
- Du relèvement du plafond de l’ARENH par le gouvernement.
Jusqu’à 8,4 milliards d’euros de bénéfices en moins
Après plusieurs mois d’hésitation, le gouvernement a accepté la requête des grands consommateurs et des fournisseurs, qui ont demandé une augmentation temporaire du plafond de l’ARENH. Ce mécanisme permet à ces entreprises électro-intensives d’acheter de l’électricité nucléaire au prix coûtant – soit environ 42 euros.
Le plafond annuel, de 100 TWh, sera relevé à 120 TWh cette année. Selon les calculs d’EDF, cette mesure forcée lui fera perdre 8,4 milliards d’euros de bénéfice d’exploitation, si l’on se base sur les prix de l’électricité au 31 décembre 2021. L’impact sur l’Ebitda serait de 7,7 milliards d’euros si l’on prend comme référence les prix actuels.
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La rédaction Meilleurtaux