Les entreprises s’attardent pour signer des contrats d’électricité verte
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
7 décembre 2022 .
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3 min
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- Publié le par Meilleurtaux Energie
Même en pleine période de renouvellement des contrats énergie, les entreprises ne se bousculent pas pour signer des contrats d’approvisionnement à long terme avec les producteurs d’électricité renouvelable. Cet attentisme ne passe pas inaperçu. Il convient de savoir que pour y remédier, l’État déploiera deux dispositifs censés améliorer l’attractivité des PPA.
- En raison du contexte énergétique actuel, les entreprises ne se bousculent pas pour signer des contrats d’électricité verte.
- L’État prévoit alors de mettre en place des mesures d’incitation en faveur des PPA.
- L’objectif de ces dispositifs est de rendre la facture d’électricité des grands consommateurs moins lourde, tout en sécurisant les ventes des énergéticiens.
Plus d’un an après le début de la crise de l’énergie, l’Europe peine encore à trouver une solution réellement efficace contre l’envolée des prix. Plusieurs dispositifs ont déjà été testés, avec plus ou moins de succès, dont :
- La diversification des sources d’approvisionnement ;
- Le prolongement de la durée d’exploitation des centrales à charbon et nucléaires.
Bruxelles envisage maintenant de plafonner le prix de vente de l’électricité produite à partir des champs d’éoliennes et des centrales photovoltaïques. Ce mécanisme vise deux objectifs :
- Alléger la facture énergétique des grands consommateurs ;
- Sécuriser les ventes d’électricité des énergéticiens.
Ce dispositif devrait aussi inciter plus d’entreprises à signer des contrats énergie de longue durée.
Un soutien actif en faveur des power purchase agreements
Dans un Power purchase agreement ou PPA, un énergéticien s’engage à vendre directement une partie ou la totalité de sa production d’électricité à un client, souvent un grand consommateur comme une collectivité, un industriel ou une grande entreprise. Ce type d’accord supprime l’effet des spéculations des intermédiaires et des fournisseurs qui jouent sur les fluctuations des marchés de gros. Avec un PPA, le prix du kwh ou du MWh est négocié directement entre le producteur et l’acheteur, sans tenir compte des cours de l’énergie sur le marché.
Malgré les nombreux avantages de cet engagement pour les deux parties, les entreprises et les énergéticiens hésitent encore.
ImportantPour briser cet attentisme, les autorités prévoient de plafonner le revenu des énergéticiens à 180 euros par mégawattheure.
Ce prix s’appliquera aux producteurs d’électricité verte. Un plafond à 100 euros/MWh est même prévu pour l’électricité éolienne et solaire.
Le gouvernement a aussi officialisé la mise sur pied d’un fonds de garantie dédié aux contrats d’achat d’électricité verte. Ce mécanisme sera géré et assuré par Bpifrance. Une enveloppe de près de 70 millions d’euros couvrira le risque de faillite et de défaut de paiement des industriels qui signent un PPA auprès d’un producteur d’électricité renouvelable. Le gouvernement entend garantir des contrats d’une puissance cumulée de 500 MW en 2023 avec ce dispositif . En fonction de ses résultats, le mécanisme pourrait être reconduit et renforcé en 2024.
Un fort ralentissement des PPA dans toute l’Europe
Ces mesures d’incitation en faveur des PPA arrivent au bon moment. En effet, on assiste cette année à un net ralentissement des souscriptions de contrats d’achat d’électricité verte longue durée. En date du 31 octobre, les engagements signés en Europe représentent une puissance cumulée de 3,5 GW. À ce rythme, les 8,1 GW souscrits en 2021 seront quasiment hors d’atteinte. Ces chiffres auraient pu être beaucoup moins importants sans le contrat passé par Google auprès du français Engie. Le géant du web américain va acquérir 5 TWh d’électricité éolienne par an, pendant 12 ans.
Cette électricité verte sera produite par les éoliennes marines qui seront installées par Ocean Winds à partir de 2025. Le champ offshore se trouve au large de l’Écosse, dans le Moray Firth. Le coup de mou des PPA est quelque peu compréhensible. D’un côté, les énergéticiens ne trouvent aucun intérêt à vendre leur production à des prix inférieurs aux prix de gros. Pour leur part, les industriels disposent d’une visibilité limitée sur leur avenir. Ce flou les empêche de s’engager sur du long terme.
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La rédaction Meilleurtaux