La crise de l’énergie relance les ventes de poêles à granulés
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
8 décembre 2021 .
Temps de lecture :
3 min
Même si la majorité des Français bénéficient de contrats d’électricité et de gaz à tarif fixe, la flambée de l’énergie commence à peser sur le budget des ménages. Se chauffer devient de plus en plus cher pour certains foyers. Ces difficultés profitent aux vendeurs de poêles à granulés, dont les ventes s’envolent.
Les cours du gaz ont quasiment quintuplé depuis le début de l’année. Les prix du carbone sur l’ETS suivent la même tendance. La tonne de CO2 s’échange à plus de 75 euros le 25 novembre dernier, un niveau jamais atteint depuis la création de ce système d’achat et vente de quotas carbone.
Sous l’effet de ces deux facteurs, le coût de l’électricité établit un nouveau record sur neuf ans. Le MWh coûte plus de 340 euros depuis début décembre sur le marché de gros. Ces prix, intenables, poussent les ménages à revoir leur mode de chauffage et privilégier les poêles à granulés.
Un revirement de tendance qui bouleverse le secteur
L’impact environnemental du chauffage électrique ou au fioul est connu de tous depuis des années. Le gouvernement a même déployé plusieurs mesures incitatives, permettant aux ménages de s’équiper d’un système de chauffage moins énergivore et moins polluant. Après un comparatif électricité et une analyse de l’empreinte carbone, les pôles à granuler apparaissent comme l’alternative idoine à ces solutions dépendantes des combustibles fossiles.
Seulement, plusieurs ménages ont dû retarder le remplacement de leur radiateur ou chauffage à gaz, à cause de l’épidémie et des difficultés financières qui en résultent. Depuis la reprise de l’économie mondiale, les prix du gaz et de l’électricité s’envolent. Les chauffages à gaz ou à l’électricité deviennent ainsi plus chers, obligeant les ménages à accélérer le remplacement de leur ancien système polluant. Cela provoque une hausse des commandes de pellets, un changement qui n’est pas sans conséquence sur la gestion des forêts locales… et sur les prix.
Un entrepreneur du Nord rapporte que la tonne de pellets se négocie actuellement à plus de 30 euros à Valenciennes et à Lille. Le stère de bois de chauffage, lui, coûte 10 euros. Ce précieux combustible renouvelable est déjà en rupture de stock, alors que l’hiver n’est pas encore pleinement installé. Les fournisseurs craignent qu’une explosion de la demande pousse les acteurs de ce marché à s’approvisionner en bois importé de Russie ou de Pologne. Ce bouleversement accentuera la hausse des prix du bois de chauffage et alourdira en même temps son intensité carbone.
Des commandes soutenues depuis le début de l’été
La forte demande en granulés et en bois de chauffage a commencé dès l’été dernier, au tout début de la flambée des prix du gaz. À Lecelles, la société De Sloovere n’a pas chômé depuis juillet, alors que l’activité connaît normalement une baisse de régime pendant la période estivale.
À Valenciennes, la société Home Eco enregistre un bond de 30 % de ses ventes de granulés en un an. Les autres fournisseurs de Lille et des autres villes du Nord se trouvent dans la même situation. Cette forte croissance n’est pas sans perturber la chaîne de livraison. Certains clients devront patienter jusqu’en mars avant de recevoir leur poêle commandée… en novembre. Cette longue attente ne décourage pas les acheteurs.
Même dans les conditions actuelles, les poêles à granulés restent plus avantageux financièrement. La facture du chauffage oscille autour de 500 euros par an en utilisant le produit, pour un ménage qui consomme entre 1 et 2 tonnes de combustibles bois par an.
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La rédaction Meilleurtaux