La dépendance au gaz, un défi pour la décarbonation de l’économie européenne
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
30 mars 2023 .
Temps de lecture :
3 min
Les pays de l’UE se sont fixé des objectifs ambitieux en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Ils doivent notamment faire baisser drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre. Or, l’Union importe et utilise de grandes quantités de gaz naturel, qui pèse pour 25 % de sa consommation d’énergie. Le défi est de réussir la transition dans un contexte de forte dépendance à cette énergie fossile.
Le gaz toujours au cœur des projets énergétiques européens
Pour l’Union européenne, atteindre ses objectifs sur la question du climat ainsi que la neutralité carbone passe par la création d’infrastructures énergétiques transfrontalières.
À ce titre, elle prévoit d’alléger les procédures pour 151 projets retenus et de leur apporter son soutien financier. Parmi eux, une trentaine porte sur le gaz, indispensable à plusieurs pays.
Cette politique est vivement critiquée par certains écologistes, dont Colin Roche, de l’ONG Friends of the Earth. Il reproche à l’exécutif européen
le paradoxe entre sa volonté d’aller vers une économie décarbonée en 2050 et le support offert à des projets utilisant une énergie fossile, incluant le gaz.
La décision de la future Commission dirigée par Ursula Von der Leyen est d’autant plus mal vue que la Banque européenne d’investissement a récemment annoncé l’arrêt des subventions accordées aux combustibles fossiles à partir de 2022. Les défenseurs de l’environnement ont d’ailleurs appelé les autres à suivre l’exemple de la BEI.
Une énergie au rôle essentiel en Europe, au moins jusqu’à 2030
La Commission s’est défendue en rappelant l’importance du gaz dans le bouquet énergétique européen, tout en soulignant les efforts entrepris pour la diversification.
Selon Anna-Kaisa Itkonen,
les infrastructures électriques sont privilégiées et la transition vers des sources énergétiques moins polluantes se poursuit.
Si le gaz conserve une place de choix dans la politique énergétique de l’UE, c’est aussi pour ses émissions de CO2 moindres par rapport aux autres ressources fossiles, pour ne citer que le charbon (40 % en moins). Constituant environ 20 % de la consommation d’énergie globale de l’UE, sa part devrait baisser de 7 % ou 9 % si les émissions GES chutent de 80 %, voire à 3-4 % dans un scénario plus optimiste.
Carole Mathieu, responsable des politiques européennes au sein du Centre énergie et climat à l’IFRI et, confirme le
rôle clé du gaz pour encore une décennie au moins.
Certains pays en ont besoin pour assurer leur approvisionnement tout en œuvrant à s’affranchir du charbon en Allemagne et du nucléaire pour la Belgique. Toutefois, elle estime qu’après 2030, les énergies fossiles doivent être réduites au minimum. Le but : parvenir à la neutralité carbone en 20 ans.
D’après la chercheuse,
il est probable que les PIC induisent un effet environnemental positif dans les prochaines années, mais sur la durée, il est impératif de préparer des solutions pour récupérer et stocker le CO2 et verdir le gaz.
Cela passera par un essor du biogaz et de l’hydrogène, en cours de développement.
Enfin, pour éviter de pénaliser les pays encore dépendants au gaz pour leur transition, elle préconise pour la BEI de
maintenir l’aide financière des centrales à gaz les plus performantes sur la base de critères d’émissions
Utiliser un comparateur de fournisseurs de gaz en ligne est recommandé pour trouver la meilleure offre et réduire immédiatement ses dépenses en énergie.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux