Les tarifs de l’électricité : le dossier sensible du prochain gouvernement
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
9 juillet 2024 .
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3 min
Le prix de l’électricité a été au cœur des débats entre la majorité présidentielle et le RN lors de la campagne électorale des législatives. Cette préoccupation majeure des Français a poussé les deux camps à se positionner sur ce sujet crucial. Mais qu’en est-il réellement du système actuel ?
Une révision de la régulation des prix en vue
ImportantFin 2023, le gouvernement a décidé de mettre en place une nouvelle régulation des prix de l’électricité, fixant un tarif de référence à 70 €/MWh, alors que la Commission de régulation de l’énergie préconisait 60 €/MWh.
Bien que celle-ci ne soit prévue entrer en vigueur qu’après 2025, le test de six mois mené conjointement par EDF et le ministère de l’Économie vient de s’achever avec des résultats jugés peu satisfaisants.
Des membres du gouvernement ont alerté depuis longtemps sur les failles de ce système. De son côté, la commission sénatoriale d’enquête a pointé du doigt son incapacité à assurer la protection des consommateurs.
Même le ministre de l’Économie, qui est à l’origine de ce dispositif, émet désormais des doutes quant à sa pertinence. Pour sa part, le Premier ministre Gabriel Attal est parfaitement conscient qu’il s’agit d’un sujet trop important pour les Français et qu’il fallait réagir.
Des contrats préférentiels pour les entreprises
Le système prévoyait de laisser EDF négocier des contrats avec les entreprises et la concurrence sur le long terme. Or, jusqu’à maintenant, seulement quatre ont été signés avec une entreprise industrielle (ArcelorMittal) sur dix ans à un tarif estimé aux alentours de 60 €/MWh, même si 1 600 autres ont été conclus avec des PME au tarif de référence de 70 €/MWh.
Le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, a exhorté EDF à redoubler d’efforts, mais l’énergéticien a répliqué que les entreprises et les opérateurs alternatifs étaient les principaux freins à la signature de nouveaux contrats, attendant une éventuelle baisse des prix.
Quant aux « contrats pour différence » qui permettent de vendre l’électricité à tarif fixe en se basant sur les coûts de production, ils n’ont jamais été privilégiés par EDF, puisque le prix serait dans ce cas fixé par le gouvernement.
L’entreprise souligne qu’avec des tarifs de 60 €/MWh, voire 55 € que pourrait induire ce système, cela est loin des 70 € qui offrent la possibilité de garder une marge pour le développement de nouveaux EPR.
La balle se trouve désormais dans le camp de la Commission de régulation de l’énergie.
- Mise en place fin 2023, la nouvelle régulation des prix de l’électricité n’a pas donné les résultats escomptés et pourrait même fragiliser EDF.
- Des discussions sont en cours avec la Commission de régulation de l’énergie pour trouver des solutions plus efficaces.
- Parallèlement, des désaccords persistent entre le gouvernement, EDF et les fournisseurs d’énergie sur les modalités de mise en œuvre de ces systèmes.
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La rédaction Meilleurtaux