Le régime d’heures pleines/heures pleines, un modèle dépassé face à la montée en puissance des énergies renouvelables
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
30 octobre 2024 .
Temps de lecture :
3 min
L’émergence des énergies renouvelables, notamment du solaire photovoltaïque, bouleverse profondément le paysage énergétique. De plus en plus décarbonée et intermittente, la production d’électricité remet en cause les modèles tarifaires traditionnels. Longtemps considéré comme un outil efficace pour optimiser la consommation, le système des heures pleines et heures creuses montre aujourd’hui ses limites face à ces nouveaux enjeux.
Une tarification dépassée par les évolutions du marché
Basé sur une distinction entre périodes de forte et de faible demande, le modèle des heures pleines et heures creuses a été créé dans un contexte énergétique différent. Il encourageait les usagers à reporter une partie de leur consommation vers les heures creuses dans le but de lisser la courbe de charge du réseau électrique et de réduire les coûts.
Cependant, la croissance rapide des énergies renouvelables, caractérisée par une production variable en fonction des conditions météorologiques, rend ce modèle de moins en moins pertinent.
En effet, l’électricité générée par les centres solaires atteint par exemple des pics en milieu de journée, alors que les heures creuses ont traditionnellement lieu en soirée et en début de matinée.
ImportantCette discordance entre les périodes de production et de consommation entraîne des situations paradoxales, comme des prix négatifs de l’électricité à certaines heures, lorsque l’offre dépasse largement la demande.
Vers une tarification plus dynamique et flexible
Pour s’adapter à ces nouvelles réalités, il devient nécessaire de repenser en profondeur le système tarifaire de l’électricité. Plusieurs pistes sont explorées.
Parmi celles-ci figure la tarification en temps réel. Cette approche consiste à faire varier le prix en fonction de l’offre et de la demande instantanées. Les usagers seraient ainsi incités à ajuster leur consommation suivant les fluctuations du marché, en profitant des périodes où l’électricité est la moins chère.
Une autre suggestion qui avait été avancée était d’instaurer des heures creuses « solaires ». Pour mieux s’aligner sur les nouvelles courbes de production, il pourrait être envisagé de déplacer les heures creuses vers les périodes de forte production solaire, généralement en milieu de journée.
Enfin, la mise en place d’une tarification différenciée selon les saisons est également à l’étude. Celle-ci vise à adapter les tarifs en fonction des saisons, afin de tenir compte des variations de la production renouvelable et de la demande.
Les bénéfices d’une réforme tarifaire
Une réforme de la tarification de l’électricité permettrait en premier lieu de favoriser le développement des énergies renouvelables. En valorisant les périodes de surproduction, cela encouragerait les investissements dans ce type d’énergies.
ImportantElle devrait également avoir pour effet de réduire les coûts pour les consommateurs, lesquels pourraient bénéficier de tarifs plus avantageux.
Enfin, une telle réforme améliorerait la stabilité du réseau électrique. Une meilleure adéquation entre l’offre et la demande contribuerait à optimiser la gestion du réseau et à minimiser les risques de pénurie.
- L’émergence des énergies renouvelables remet en question les modèles tarifaires actuels, notamment à cause de leur production intermittente.
- Une tarification dynamique, basée sur l’offre et la demande en temps réel, est envisagée pour mieux s’adapter aux fluctuations de production des énergies propres.
- Une réforme tarifaire devrait encourager le développement des énergies renouvelables, réduire les coûts pour les consommateurs et stabiliser le réseau électrique.
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La rédaction Meilleurtaux