EDF rebondit au premier semestre 2024, mais l’avenir reste incertain
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
8 août 2024 .
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3 min
Fort de la reprise de ses activités nucléaires et hydrauliques, EDF a enregistré un bénéfice net de 7 milliards d’euros au premier semestre, en hausse de 21 %. Cette performance est toutefois tempérée par les prévisions d’une baisse durable des prix de l’électricité sur les marchés. En revanche, les consommateurs devraient se réjouir de cette évolution, qui doperait leur pouvoir d’achat.
Une progression spectaculaire grâce au nucléaire
Selon EDF, la production nucléaire française a connu une croissance remarquable de 19,4 térawattheures (TWh) sur les 6 premiers mois de 2024, pour s’établir à 177,4 TWh.
S’appuyant sur ces résultats positifs, le groupe anticipe une poursuite de cette tendance à la hausse, avec une production comprise entre 315 et 345 TWh pour toute l’année, et entre 335 et 365 TWh sur la période 2025-2026.
Pour rappel, l’année 2022 a été marquée pour le géant de l’électricité par de lourdes pertes notamment liées à des problèmes de corrosion dans ses centrales, à des opérations de maintenance retardées par la pandémie, ainsi qu’à des anomalies sur ses barrages. De plus, en raison d’une obligation réglementaire qui le contraignait à vendre une partie de son électricité à prix réduit à ses concurrents fournisseurs alternatifs, il a privé d’une partie des bénéfices liés à la hausse des prix de l’électricité en 2022.
L’entreprise a toutefois réalisé une spectaculaire remontée en 2023, passant d’une perte historique de 17,9 milliards d’euros à un bénéfice net de 10 milliards d’euros. La non-reconduction de la mesure sur les prix lui a notamment permis de tirer pleinement profit des nouvelles augmentations tarifaires, et améliorer significativement ses résultats.
Baisse des prix de l’électricité à l’horizon 2025
Selon Luc Rémont, son PDG, les estimations concernant l’évolution des prix montrent une stabilisation à un niveau inférieur à ceux en vigueur à la mi-2023 dans les années à venir.
Luc Rémont
En juin dernier, le prix du MWh pour les contrats d’achat à terme pour 2025 tournait autour de 73 euros, contre 146 euros un an auparavant et même 90 euros en janvier.
La baisse de 10 à 15 % du tarif réglementé de l’électricité en février 2025, à laquelle s’est récemment engagé le ministre de l’Économie, est une bonne nouvelle pour les consommateurs. En effet, en dépit du bouclier tarifaire, les Français ont subi un enchérissement global de plus de 30 % de l’électricité depuis 2021. Couplée à la stabilisation des marchés de gros, cette annonce incite les fournisseurs à multiplier les offres plus compétitives afin de gagner de nouveaux clients. En y ajoutant les dispositifs de soutien public, le montant des factures des particuliers et entreprises devrait diminuer notablement.
Concilier rentabilité et enjeux énergétiques, les défis d’EDF
Mais de son côté, EDF redoute l’impact de ce phénomène sur sa rentabilité. Malgré le bilan positif du premier semestre sur les plans opérationnels et financiers, une dette colossale de 54,2 milliards d’euros pèse sur les comptes de l’entreprise. Parallèlement, les besoins d’investissement estimés à 25 milliards d’euros par an pour assurer sa transition énergétique, en modernisant son parc nucléaire et en développant les énergies renouvelables, représentent un défi majeur.
- EDF a enregistré un bénéfice net de 7 milliards d’euros au premier semestre 2024 grâce à la reprise de ses activités nucléaires et hydrauliques.
- Le groupe a connu de lourdes pertes en 2022 à cause de problèmes techniques et réglementaires, mais a réalisé une forte remontée en 2023.
- Le prix de l’électricité devrait baisser dans les années à venir, ce qui devrait réjouir les consommateurs, mais pourrait affecter la rentabilité du géant de l’énergie.
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La rédaction Meilleurtaux