La sobriété énergétique, une nécessité et non un choix pour les Français
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
2 novembre 2023 .
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- Publié le par Meilleurtaux Energie
Le gouvernement a salué la baisse de 12 % de la consommation d’énergie des Français en 2023. Mais plus que les inquiétudes concernant l’hiver, les ménages sont contraints à la sobriété par le coût. En effet, l’envolée de la facture est telle, que la majorité des consommateurs prennent des mesures drastiques pour limiter leurs usages.
80 % des ménages ont diminué leur chauffage pendant l’hiver
Pour la ministre de la Transition énergétique,
Les Français ont adopté des comportements vertueux, craignant des limitations en matière de fourniture d'électricité pendant l’hiver.
Elle estime par ailleurs que
La sobriété n’est pas une question de privation, mais de restreindre sa consommation à ses stricts besoins.
Or, selon une enquête menée par l’Institut Becoming,
Les ménages n’ont pas changé leurs habitudes par choix, mais pas nécessité.
Face à la hausse de leurs dépenses d’électricité, et alors que le bouclier tarifaire va disparaitre au 1er janvier 2025, 70 % des sondés redoutent l’explosion de leur budget. En effet, rien qu’en 2023, le prix de l’électricité a enregistré une croissance de 25 %. Et les foyers qui se servent du chauffage individuel ou collectif électrique paient annuellement 2 890 euros pour un logement de 70 m², soit une progression 33 % sur 3 ans.
Cette augmentation rogne davantage un pouvoir d’achat déjà mis à mal par l’inflation. 80 % des personnes interrogées par l’institut déclarent ainsi
Avoir réduit leur consommation énergétique en faisant baisser le chauffage à leur domicile pendant l’hiver.
L’étude de Becoming révèle par ailleurs qu’
Un ménage sur trois peine à régler ses factures d’énergie, et cette proportion est plus forte (55 %) chez les moins de 35 ans.
Démentant les propos de la ministre Agnès Pannier-Runacher concernant la sobriété énergétique, 85 % des répondants placent les économies en tête de leurs objectifs, devant la protection de l’environnement. Cependant, chez les moins de 35 ans, catégorie qui consent les plus gros efforts en matière d’énergie, 40 % disent avoir été motivés par le souhait de minimiser leur empreinte écologique.
L’impact des passoires thermiques sur le marché immobilier
L’enquête de l’Institut Becoming démontre en outre les effets de l’inflation sur les propriétaires, notamment ceux d’un logement énergivore.
ImportantLa réglementation se durcit continuellement pour ces « passoires thermiques », dont l’interdiction de mise en location respectivement à partir de 2025, 2028 et 2034 pour les logements étiquetés G, F et E sur le DPE.
En dépit des aides publiques disponibles, la majorité d’entre eux ont renoncé à entreprendre les travaux de rénovation énergétique nécessaires. La proportion de propriétaires ayant le projet de mettre leur bien aux normes est en constant recul, passant de 47 % à 33 % entre 2022 et 2023. De plus, 20 % d’entre eux ont encore l’intention de changer leur système de chauffage.
L’interdiction progressive des passoires thermiques sur le marché locatif pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’ensemble du secteur immobilier français. En effet,
ImportantLe retrait de ces quelque 7,2 millions de logements, qui pèsent pour près de 17 % du parc, risque de se traduire par une pénurie de logements.
En tirant les prix vers le haut, le phénomène rendrait l’accès au logement encore plus complexe pour ces Français déjà en proie à d’importantes difficultés financières.
- La hausse du prix de l’énergie pousse les ménages à réduire leur consommation énergétique.
- La sobriété énergétique est motivée principalement par des économies, devant l’écologie.
- Un tiers des ménages peine à régler ses factures d’énergie.
- L’interdiction progressive des passoires thermiques pourrait avoir des conséquences désastreuses sur le marché immobilier.
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La rédaction Meilleurtaux