Chèque énergie : une bonne et une mauvaise nouvelle pour de nombreux ménages
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
15 février 2024 .
Temps de lecture :
3 min
Suite à un problème technique reconnu par Bercy, de nombreux foyers éligibles au chèque énergie vont devoir réclamer eux-mêmes l’aide à laquelle ils ont le droit. Quant à ceux qui étaient déjà éligibles au chèque l’an passé, ils pourront le garder en 2024 quand bien même ils ne devraient pas en bénéficier.
C'est ce qui s’appelle un couac technique. Depuis 2018, un chèque énergie est distribué aux ménages les plus modestes, qui peinent à payer leurs factures d’énergie. Pour évaluer quels foyers peuvent en bénéficier, l’administration se réfère jusqu’ici à deux documents : leur dernière déclaration de revenus connue, et la taxe d’habitation. Lesquels permettent de déterminer les ressources du ménage, et sa composition.
Les nouveaux bénéficiaires du chèque énergie oubliés par l’Etat
Ces éléments sont essentiels, puisque le montant du chèque qu’ils sont susceptibles de toucher peut varier de 48 à 277 euros, en fonction des données fournies. Le hic, c’est que la taxe d’habitation a été supprimée l’année dernière pour les résidences principales. Ce que n’a étonnement pas anticipé l’administration, qui n’est de fait plus en mesure de s’appuyer sur un fichier valide pour identifier les bénéficiaires du chèque énergie.
Résultat : tous les ménages qui pourraient profiter de ce dernier en 2024 ont été tout bonnement oubliés par Bercy. Ce qui représente pas moins d’un million de personnes. Un couac qui a bien été identifié par des associations de consommateurs, dénonçant une “situation ubuesque”. “La fin de la taxe d’habitation, ça ne date pas d’hier, ça fait quatre ans qu’on en parle”, rappelle Jean-Yves Le Mano, président de l’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie). “Là, on dirait que les services de l’État découvrent le problème. C’est d’un grand mépris pour toutes les personnes en situation de précarité énergétique, qui peinent chaque mois à payer leurs factures de gaz ou d’électricité”, dénonce-t-il.
Il faut dire que, pour l’Etat, ce couac tombe particulièrement mal. En effet, les jours derniers, le gouvernement a annoncé une hausse de la facture d’électricité de près de 10% au 1er février. Et une probable hausse des tarifs du gaz à partir du 1er juillet.
Les ménages anciennement éligibles en 2023 pourront garder leur chèque
En réaction à la levée de boucliers des associations, Bruno Le Maire a reconnu la bourde de l’administration, dans l’émission C à vous diffusée le 5 février sur France 5. “Les associations ont bien fait de signaler le problème, intervenu pour des raisons techniques” a admis le ministre de l'Economie.
Il a également certifié avoir réglé le souci. “Pour tous ceux qui n’auront pas reçu le chèque d’ici la fin du mois de mai, un site Internet sera créé pour leur permettre de se manifester, pour faire valoir leurs droits”, a déclaré le patron de Bercy. “Il n’y aura aucun perdant”, a-t-il promis. Pour rappel, les ménages qui estiment prétendre au chèque énergie peuvent le vérifier simplement en utilisant le simulateur d'éligibilité disponible sur le site Chequeenergie.gouv.fr.
Ce problème technique oblige donc les nouveaux foyers éligibles à réclamer eux-mêmes vont leur chèque énergie pour l’année 2024. Néanmoins, il a également du bon. En effet, “les ménages anciennement éligibles en 2023 mais qui n'y auront plus le droit en 2024 vont eux continuer à recevoir automatiquement le chèque énergie dans leur boîte aux lettres !”, souligne le site MoneyVox.
Bercy a confirmé qu’il ne demandera pas aux chanceux qui ont perçu un chèque, alors qu'ils n'auraient pas dû y être éligibles, de rembourser la somme encaissée. Une bonne nouvelle pour ces derniers, qui devrait coûter cher à l’Etat : 150 millions supplémentaires. Ce qui porterait ainsi le coût total du chèque énergie à plus d’un milliard d’euros.
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La rédaction Meilleurtaux