Electricité : qui sont les gagnants de la flambée des prix de l’énergie ?
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
11 avril 2024 .
Temps de lecture :
3 min
Certains fournisseurs d’énergie, comme Mindt, Ohm ou Mega, auraient profité de la crise de l’énergie pour faire exploser leurs tarifs. Ce qui leur a permis de générer des profits qui chiffrent, parfois, à des millions. Et ce sont les particuliers qui ont trinqué.
Comme deux faces d’une même pièce. D’un côté, des Français qui ont souffert, et continuent de souffrir, de la brutale crise énergétique de 2022 et 2023. De l’autre, des fournisseurs qui auraient profité de l’occasion pour engranger des millions sur leur dos. C’est le constat récemment fait par Le Parisien, qui a analysé les chiffres de Lite, une start-up spécialisée dans l’accompagnement des particuliers dans leurs démarches d’économie d’énergie.
Des fournisseurs à la politique douteuse qui raflent des millions
Mais à quel montant, exactement, s’élèvent ces gains ? Et quels sont les fournisseurs qui en ont profité ? Le Parisien a comparé les données de plus de 304 offres et 48 fournisseurs. Verdict : EDF, Engie, Plüm (devenu Octopus) et Alpic, pour ne citer qu’eux, semblent être les bons élèves. Puisque, lorsque les prix de l’électricité se sont envolés en août 2022, ces fournisseurs n’ont que peu modifié leur politique tarifaire.
Ce n’est pas le cas, en revanche, de Ohm, Mindt, Iberdrola et Mega, qui auraient gonflé leurs tarifs au détriment de leurs clients. Leur stratégie ? Les pousser vers la sortie, afin de vendre à prix fort l’électricité non distribuée à ces clients, sur les marchés. Une méthode payante, car entre janvier et décembre 2022, Mint aurait perdu les trois quarts de son portefeuille de clients (-72,2%).
Un montage qui aurait permis à ce fournisseur de réaliser 20,6 millions d’euros de marges brutes en 2022, selon le magazine Complément d’enquête. Grâce à cette opération, Ohm aurait même réalisé 44,3 millions d’euros de marges brutes, en perdant sur la période 64,1% de ses clients.
Les solutions proposées par la Commission de régulation de l’énergie
Il faut dire que pour leurs abonnés, la facture avait fortement flambé. Alors qu’en février 2022, un abonné chez Mint payait par exemple 1 734 euros à l’année, il devait débourser plus du double en novembre (3 885 euros) pour la même consommation. Le constat est le même chez Ohm, où les tarifs annuels sont passés de 1 772 euros à 3 424 euros entre février et novembre 2022.
Heureusement, « une majorité [de fournisseurs, ndlr] a fait le dos rond », nuance Rémy Rousset, le cofondateur de Lite. Sous-entendu, la plupart d’entre eux n’ont pas fait évoluer leur politique tarifaire au moment de la crise.
Cependant, le 5 avril dernier, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a décidé d’agir. Le régulateur du secteur a en effet réuni les principaux acteurs de l’énergie, afin de travailler sur une « amélioration du système ». Pour ce faire, Emmanuelle Wargon, la présidente de la CRE, compte mettre en place “une obligation prudentielle, à l’instar de ce qui existe pour les banques ou les assurances”, a-t-elle annoncé au Parisien.
Concrètement, Emmanuelle Wargon souhaite qu’un fournisseur qui s’engage à vendre de l’électricité à prix fixe à un client soit “sûr d’être en mesure d’acheter à tout moment et quelles que soient les conditions du marché, les volumes nécessaires”. La finalité étant que l’abonné ne paye pas le prix fort.
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La rédaction Meilleurtaux