L’État promet de réguler la facture énergétique malgré le coût du bouclier tarifaire
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
13 septembre 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Contre l’inflation de la facture énergétique des Français, le gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire unique en Europe. Le dispositif prend la forme d’un plafonnement des prix du gaz et de l’électricité. Cette mesure coûte énormément aux finances publiques. L’État envisage malgré tout de la reconduire en 2023.
La crise de l’énergie entre dans une nouvelle phase critique ces dernières semaines. En France, le mégawattheure se vend à plus de 1000 euros sur les marchés de gros. Des tarifs similaires ont été signalés en Allemagne, au Royaume-Uni et sur les principaux marchés de l’UE. Cette situation inquiète évidemment les consommateurs, les premiers à subir ces prix incontrôlables. Les ménages britanniques se préparent, par exemple, à une augmentation de leur facture d’électricité de 80 % à partir d’octobre. La révision annoncée en France n’est pas aussi excessive. Selon le gouvernement, ce « privilège » tout relatif s’explique par l’efficacité du bouclier tarifaire.
Une inflation contrôlée grâce au plafonnement de l’énergie
En pleine préparation du projet de loi de finances 2023, l’État réfléchit à reconduire, du moins partiellement, le bouclier tarifaire qui a permis de limiter la hausse des prix de l’électricité sur un comparateur énergie. Le gouvernement semble convaincu par les bienfaits de ce dispositif. En plus de soulager le portefeuille des plus vulnérables, le plafonnement des prix du gaz et de l’électricité aurait ralenti l’inflation. Dans un rapport publié la semaine dernière,
ImportantL’Insee affirme que le bouclier tarifaire a empêché une hausse de 3,1 % supplémentaire de l’indice des prix à la consommation.
Sans le bouclier tarifaire, l’écart aurait été encore plus important, selon les estimations du ministère des Finances. Bercy croit que cette mesure a permis à la France d’afficher un niveau d’inflation parmi les moins élevés d’Europe. Cette augmentation contrôlée présente un autre avantage : la revalorisation des dépenses publiques a été maîtrisée. Notons que les aides sociales, la révision du salaire des fonctionnaires et des pensions de retraite est indexée sur l’évolution des prix à la consommation. Grâce au bouclier tarifaire, l’État aurait économisé environ 20 milliards d’euros de dépenses supplémentaires.
Une facture réelle difficile à évaluer
Selon les estimations de Bercy, l’État a dépensé jusqu’à maintenant 24 milliards d’euros en aides directes sur l’énergie. Cette enveloppe a été répartie dans trois dispositifs distincts. Le premier a servi en partie à couvrir les remises sur les prix à la pompe. Cette ristourne devrait coûter 7,5 milliards d’euros en 2022. À cela s’ajoutent les 6 milliards d’euros engagés dans le gel des prix du gaz naturel. Enfin, la limitation de la hausse du prix de l’électricité à 4 % pour les abonnés aux tarifs réglementés coûte 10,5 milliards d’euros.
Toutefois, si l’on suit le raisonnement du ministère des Finances, le coût final du bouclier tarifaire est beaucoup moins élevé. En retranchant les 20 milliards d’économies de la facture totale, les aides à l’énergie ont coûté à peine 4 milliards d’euros à la France. Bercy précise que ces estimations pourraient encore évoluer, compte tenu de la volatilité des prix de l’énergie sur les marchés. Sans doute rassuré par ces chiffres « raisonnables », l’État veut retenter l’expérience l’année prochaine. Par la voix de son porte-parole, le gouvernement promet d’ empêcher un « déraillement » de la facture énergétique des Français en 2023.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux