L’augmentation des factures d’électricité sera contenue malgré les prix exorbitants
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
8 septembre 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Il y a un an, le mégawattheure d’électricité s’est vendu à 85 euros sur le marché Epex Spot France. La semaine dernière, cette même quantité se négocie à plus de 1000 euros. Ce bond spectaculaire sème le doute chez les consommateurs, inquiets pour leur facture d’électricité. Les experts se veulent rassurants.
La logique de marché veut que les opérateurs économiques répercutent les surcoûts d’approvisionnement sur les prix facturés aux clients finaux. Cette pratique est courante dans plusieurs secteurs, dont ceux des :
- Produits de consommation du quotidien ;
- Matériels high tech.
La filière énergétique fonctionne différemment. Les prix payés par les consommateurs ne dépendent pas uniquement du cours de l’électricité ou du gaz sur les marchés de gros. L’explosion des prix du MWh en Europe a un impact limité sur la facture énergétique des familles et des entreprises, ce qui ne signifie pas que les consommateurs ne subiront pas les conséquences de cette forte inflation.
L’Europe au défi de l’inflation et de la récession
Un rapide comparatif énergie permet de mesurer l’ampleur de la crise : en un an, le prix de gros de l’électricité a été multiplié par 12 en France. La situation est encore pire dans d’autres pays, surtout ceux qui dépendent énormément des livraisons d’hydrocarbures russes. En grandes difficultés, ces nations mobilisent les ménages et les entreprises pour réduire leur consommation.
ImportantEn Allemagne, un vaste plan national limite le chauffage des bâtiments de l’administration à 19 °C et interdit l’utilisation de piscine privée chauffée au gaz.
En Finlande, les séances de saunas sont régulées et les habitants sont appelés à raccourcir leurs douches.
L’inflation des prix de l’énergie perturbe aussi l’activité industrielle. On observe déjà une baisse de production chez les principaux producteurs de zinc, d’azote et d’aluminium en Europe. Ce contexte explosif pousse les économistes à anticiper une récession de l’économie européenne dans les prochains trimestres. Cette contraction sera la conséquence logique de la baisse des demandes, sous l’effet de l’inflation, et d’une production industrielle en berne. La situation ne va pas s’améliorer, tant que les problèmes à l’origine de l’envolée des prix de l’énergie ne sont pas résolus.
Outre la guerre en Ukraine et les réductions/coupures de livraisons de gaz par la Russie, la faible disponibilité des réacteurs nucléaires français et les volumes de gaz insuffisants en provenance de Norvège alimentent la pression inflationniste sur les marchés.
Des prix répercutés partiellement sur les factures
Tous ces facteurs combinés font s’envoler le prix du MWh sur les marchés de gros. En Allemagne, le mégawattheure s’est échangé à plus de 990 euros en séance le vendredi 26 août, contre près de 1 100 euros en France. De l’autre côté de la Manche, les prix atteignent des niveaux tout aussi délirants, à tel point que les analystes craignent un « effondrement » du système dans les prochains mois. D’ailleurs, avec la forte augmentation des factures prévue en octobre, la moitié des Britanniques sombreront dans la précarité énergétique et deux tiers des habitants auront des difficultés à payer leurs factures en janvier 2023.
En France, les experts assurent qu’une telle situation ne se reproduira pas, en raison de la constitution des factures d’énergie. Selon eux, seuls 5 à 10 % de la facture payée par le consommateur seront impactés par l’envolée des prix du marché. En outre, le bouclier tarifaire continuera de protéger des millions d’abonnés jusqu’au 31 décembre, au moins. Pour les ménages qui ne bénéficient pas du tarif bleu, la hausse de la facture d’électricité oscille entre 50 à 84 % à partir d’octobre – s’ils renouvellent leur abonnement auprès d’un fournisseur alternatif.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux