La Nouvelle-Aquitaine compte énormément sur son potentiel en gaz vert
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
4 mai 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Première région agricole de France, la Nouvelle-Aquitaine possède de la biomasse en quantité suffisante pour produire du gaz renouvelable à grande échelle. Conscients de cet énorme potentiel, les agriculteurs, les coopératives et les autorités régionales multiplient l’installation de nouvelles unités de méthanisation. Ces sites de production assurent plus d’un dixième de la consommation de gaz local.
Le gaz fossile émet moins de dioxyde de carbone que le pétrole et le charbon. Le biométhane est encore moins polluant, en raison de sa source de production et de son caractère renouvelable. À la différence des fossiles dégradés dans les roches mères, la biomasse ne prend pas plusieurs millénaires avant de se reconstituer. Les déchets des grandes cultures, les ordures ménagères et les déjections des animaux de ferme sont des ressources quasiment illimitées, d’où l’intérêt croissant des pouvoirs publics et des entreprises pour le biométhane. Cette course au gaz vert implique toutes les régions de France. Mais la Nouvelle-Aquitaine a une longueur d’avance.
Atteindre 100 % de gaz vert d’ici 2050
Selon le dernier comparateur énergie de la CRE, la France importe de Russie 17 % de sa consommation annuelle en gaz naturel. Or, vu le contexte géopolitique actuel, le pays entend réduire son exposition au gaz russe le plus vite possible. Toutes les alternatives sont envisagées, surtout celles qui respectent les engagements écologiques du pays inscrits dans l’Accord de Paris. Tous ces facteurs poussent les autorités de la Nouvelle-Aquitaine à miser davantage sur le biométhane produit localement.
La première région agricole de France est assise sur d’immenses gisements, qu’elle compte bien exploiter de façon optimale. Elle ambitionne ainsi de couvrir 100 % de ses besoins en gaz avec du biométhane local. Cet objectif, en apparence utopique, est réalisable, selon le directeur régional de GRDF. M. Bousquet se montre en revanche plus prudent concernant la capacité de la Nouvelle-Aquitaine à approvisionner les régions environnantes. De son point de vue, la région doit encore augmenter ses capacités de production.
Le directeur suggère entre autres la filière méthanation – conversion de l’hydrogène en méthane - et la pyrogazéification, une technique consistant à générer du biométhane à partir de déchets de bois. La commune du Béarn est aujourd’hui la plus avancée de la région : sa production de gaz vert devrait couvrir 25 % de sa consommation dès 2025. Il s’agit d’un réel exploit, sachant que la moyenne régionale s’établit à 3 % en 2021 – et 2 % au niveau national.
Un modèle rentable pour les exploitants agricoles
La filière biogaz de la Nouvelle-Aquitaine profite aussi bien aux consommateurs urbains qu’aux producteurs eux-mêmes. Les exploitants agricoles de la région, confrontés à une hausse des prix des denrées d’élevage, voient en la biométhanisation une manière de compléter et de diversifier leurs revenus. Le gaz renouvelable est souvent injecté directement dans le réseau.
Certains producteurs revendent leur gaz à EDF, qui l’utilise pour produire de l’électricité.
Important La chaleur générée par la méthanisation sert à chauffer les porcheries.
Enfin, le lisier méthanisé donne lieu à un digestat, un résidu organique essentiel pour amender et fertiliser les sols cultivés. Autrement dit, les agriculteurs de la Nouvelle-Aquitaine sortent gagnants sur tous les tableaux avec la biométhanisation.
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La rédaction Meilleurtaux