Les grands gagnants de la transition énergétique
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
18 janvier 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Le monde se dirige lentement vers une décarbonation massive du secteur énergétique. En lieu et place des combustibles fossiles, l’électricité jouera un rôle prédominant d’ici 15 à 20 ans. Ce virage incontournable laisse déjà entrevoir un changement majeur sur les marchés, où les métaux – surtout le cuivre – sont de plus en plus recherchés.
L’Union européenne, la Chine, les USA et tous les États signataires de l’Accord de Paris visent la neutralité carbone en 2050. Chacun de leur côté, ces pays peaufinent leur stratégie nationale bas carbone, qui permet d’atteindre cet objectif sans porter atteinte aux développements économique, social et humain.
Les investissements dans les énergies renouvelables se multiplient, afin d’accompagner la transformation graduelle des modes de vie. L’éolien, le solaire, la biomasse, la géothermie et l’hydrogène forment les piliers de cette grande transition. Ces technologies ont toutes un point commun : elles sont dépendantes des métaux, matières premières indispensables à la décarbonation du monde.
Du cuivre toujours plus rare et plus cher
Un rapide comparatif énergie en 2020 met en évidence l’essor fulgurant des EnR dans le mix énergétique mondial. Certes, les énergies fossiles – charbon, gaz et pétrole - représentent encore 83 % de la consommation mondiale, une domination due en grande partie à l’industrie et au transport. Néanmoins, la part de l’énergie solaire, de l’éolien et de l’hydroélectricité a progressé, surtout dans les pays développés.
En France, les EnR assurent 19,1 % des besoins énergétiques du pays et cela n’a de cesse de progresser. L’électrification des usages et de l’économie provoque un réel bouleversement dans la façon d’appréhender et de planifier le futur. Toujours plus dépendante de l’électricité, l’économie mondiale a grandement besoin de cuivre et d’autres métaux essentiels au développement des centrales éoliennes et solaires.
Face aux tensions naissances sur l’offre de l’industrie extractive, les industriels s’intéressent de plus en plus à la filière recyclage. D’importants gisements sont ciblés, comme les smartphones usagés, les réseaux et la construction. Malgré cette alternative, l’offre de cuivre recyclé est encore rare et ne permet pas de limiter l’envolée des cours du métal. Selon les prévisions du négociant Trafigura, la tonne de cuivre pourrait se négocier autour de 15 000 dollars d’ici à 2030.
Élément central de la transition énergétique mondiale
L’envolée des prix du cuivre est peu surprenante, connaissant son importance dans la fabrication d’infrastructures de production d’énergie renouvelable. Par exemple, pour produire 1 MWh d’éolien marin, les énergéticiens ont besoin de 8 tonnes du précieux métal, selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie. Ce tonnage inclut à la fois les éléments du rotor, la turbine et les fils électriques pour acheminer l’électricité sur terre. Les réseaux électriques terrestres ont eux aussi besoin d’une énorme quantité d’aluminium et de cuivre.
La demande en cuivre devrait ainsi croître de façon exponentielle dans la prochaine décennie. Des analystes craignent que cette pression accélère l’épuisement des ressources mondiales en cuivre. D’ici 2050, la production mondiale en métal rouge atteindra 100 millions de tonnes, contre 30 millions actuellement. Si cette cadence se maintient, 90 % des gisements connus seront exploités. Pour les industriels, les politiques et les investisseurs, le risque de pénurie de cuivre apparaît d’ores et déjà comme le principal obstacle à résoudre afin d’atteindre la neutralité carbone.
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La rédaction Meilleurtaux