Gaz et électricité : la hausse des prix sera-t-elle réellement limitée à 15% sur votre facture ?
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
30 décembre 2022 .
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- Publié le par Meilleurtaux Energie
La nouvelle version du bouclier tarifaire doit permettre de limiter à 15% la hausse des tarifs réglementés du gaz et de l’électricité en 2023. Selon le gouvernement, cela devrait se traduire par une hausse moyenne des factures de l'ordre de 25 euros par mois pour les ménages se chauffant au gaz et 20 euros pour ceux se chauffant à l’électricité. Des chiffres aujourd’hui contestés.
Nouvelle hausse sur les factures à venir. Si jusqu’ici le tarif réglementé de vente (TRV) du gaz était gelé depuis octobre 2021 et celui de l’électricité plafonné à une hausse de 4%, la version 2023 du bouclier tarifaire évolue. Dès le 1er janvier 2023 pour le gaz, et à compter du 1er février pour l'électricité, la hausse des prix sera en théorie limitée à 15%. Ce changement devrait se traduire selon le gouvernement par des augmentations de l'ordre de 25 euros par mois pour les ménages se chauffant au gaz, et de 20 euros par mois pour ceux se chauffant à l'électricité. Sans bouclier tarifaire, elles devraient être de respectivement 200 euros et 180 euros par mois.
Pourtant, la grogne monte. Plusieurs associations de défense des consommateurs sont ainsi montées au créneau. Selon l’UFC-Que Choisir, « l'augmentation de 15% à laquelle devront faire face les consommateurs en 2023 (soit un niveau 2 à 3 fois plus élevé que l'inflation) dépasse sensiblement le seuil de tolérance, particulièrement pour la majorité des ménages qui ne bénéficieront pas du chèque énergie exceptionnel », d’un montant de 100 à 200 euros et réservé à 12 millions de ménages aux revenus modestes.
Une augmentation moyenne comprise en réalité entre 5,4% et 11%
Or, ce plafonnement à 15% de hausse est loin d’être garanti pour tous les ménages. D’après UFC-Que Choisir, le gouvernement est en réalité incapable de dire combien paieront les consommateurs en 2023. Lite, une startup spécialisée dans l'analyse de données de consommation énergétique, a étudié en novembre dernier les factures d’électricité de 35 000 clients EDF, dont la majorité est abonnée à un contrat TRV. Il en ressort ainsi que l'augmentation moyenne des factures est comprise entre 5,4% et 11% en 2022, selon la composition du foyer et le contrat. Un résultat supérieur aux 4% maximum promis par l’exécutif. Au final sur l’ensemble des 35 000 factures étudiées, la moitié a subi une hausse dépassant 4% en 2022. N'hésitez pas à comparer les offres d'énergie afin de vous informer sur les tarifs appliqués.
Autre constat de l’étude, plus la part de consommation en heures creuses est importante et plus la facture grimpe. Ce qui va à l’encontre des communications gouvernementales, faisant la promotion des contrats en heures creuses/heures pleines ou d’'effacement tarifaire Tempo. Sollicité par le site d’information MoneyVox, Rémy Rousset le cofondateur de Lite, explique ce phénomène par la complexité et la variabilité des règles de calcul de l’ensemble des offres.
Vers une hausse de 20% voire 25% pour certains en 2023 ?
Quid de la hausse moyenne de 15% annoncée pour les TRV en 2023 ? Du côté du gaz, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a dévoilé les augmentations attendues en janvier. Ces dernières sont comprises entre 5,85% pour le tarif Base (usage cuisson) et 15,3% pour le tarif B1 (usage cuisson, eau chaude et chauffage) en moyenne.
Du côté de l’électricité, « si rien d'officiel n'a encore été publié, témoigne Rémy Rousset, il est fort probable que les écarts constatés en 2022 demeurent, car les constats réalisés sur les règles de calcul sont délicats à régler. Sur le cas des heures pleines-heures creuses, les équilibres sont fragiles et les plafonnements pas toujours cohérents avec les usages des clients ». Pour faire simple, bien que la hausse soit limitée à 15% en théorie, les clients risquent de voir leur facture grimper au-delà. Rémy Rousset prévoit une hausse « de 20 ou 25%, même avec les TRV ou un contrat indexé sur les TRV ».
Attention. Pour rappel, le plafonnement à 15% s’applique uniquement aux tarifs réglementés et aux offres indexées. Si vous payez un contrat à prix fixe, vous êtes aussi protégé, jusqu’à échéance de votre contrat. En revanche, si vous avez souscrit un contrat en offre de marché, non indexé, les hausses peuvent être encore plus importantes puisque le fournisseur fixe librement ses tarifs.
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La rédaction Meilleurtaux