L’État a supporté plus de la moitié du coût du choc énergétique
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
28 décembre 2022 .
Temps de lecture :
3 min
- Détails
- Publié le par Meilleurtaux Energie
2022 restera dans les annales comme une année noire pour le marché européen de l’énergie, lourdement impacté par la guerre en Ukraine et les bouleversements de la chaîne d’approvisionnement en gaz. Face à la flambée des prix de l’énergie, l’État français est intervenu en urgence et absorbe une grande partie du choc énergétique.
- Selon la Direction générale du Trésor, l’État a supporté 52 % du choc énergétique.
- Grâce aux aides d’urgence, les ménages ont limité les pertes liées à la facture de chauffage et d’éclairage à 5 milliards d’euros au lieu de 32 milliards, et les entreprises ont finalement perdu 36 milliards d’euros, contre 50 milliards d’euros, en raison des pertes de commande et des coûts de production supplémentaires.
- Mais les mesures de soutien aux acteurs économiques n’entraînent pas que des effets positifs.
Les factures énergétiques représentent jusqu’à 45 % du prix de revient de certains produits. La moindre variation du prix du gaz et de l’électricité a un impact énorme sur le coût de fonctionnement et le coût de production des entreprises. C’est justement ce qui s’est passé cette année : le prix des matières premières énergétiques s’est envolé depuis février.
En grande difficulté, plusieurs entreprises s’en sont remises aux subventions et aux aides de l’État pour survivre. Entre le bouclier tarifaire, les chèques énergies et le remboursement d’une partie des factures d’électricité, la France a tout fait pour sauver son économie.
Une compensation intérimaire pour empêcher l’effondrement
Au début de l’épidémie de Covid, le gouvernement a promis de soutenir les entreprises et tous les acteurs économiques « quoi qu’il en coûte ». Au total, la France a dépensé 140 milliards d’euros entre 2020 et 2022 sous forme de financement du chômage partiel, achat de tests de dépistages et fonds de solidarité. Selon le ministre de l’Économie, le coût des aides énergétiques entre 2021 et 2023 pourrait être comparable. Bruno Le Maire estime que les mesures de soutien coûteront jusqu’à 100 milliards d’euros. Comme les autres dispositifs d’urgence, l’intervention de l’État pour amortir l’impact du tarif gaz et électricité élevé ne durera pas éternellement. Un responsable de la Direction générale du Trésor a écrit une note claire sur le sujet. Comparer les tarifs avec notre comparateur énergie reste primordial.
L’auteur de la note explique que l’État ne pourrait pas supporter indéfiniment le poids de la crise énergétique. D’après Guillaume Clavères, cette charge financière devrait être mieux répartie entre les :
- Entreprises ;
- Ménages ;
- Pouvoirs publics.
De son point de vue, ces aides d’urgence n’encouragent pas la sobriété énergétique et entravent les efforts de la France pour atteindre la souveraineté énergétique et effectuer sa transition climatique.
Le document note également l’effet négatif des aides sur la balance commerciale : les achats d’hydrocarbures et d’énergie auprès d’un pays tiers provoquent un transfert de richesses qui pénalise la France.
ImportantEnfin, Guillaume Clavères rappelle que les aides énergétiques, financées avec de la dette, rajoutent un poids supplémentaire sur les épaules des prochaines générations.
Un choc énergétique amorti en partie par l’État
La Direction du Trésor reconnaît toutefois les effets positifs du soutien de l’État sur les finances des ménages et des entreprises. Sans ce coup de pouce, les entreprises auraient perdu 50 milliards d’euros sous forme de coûts de production supplémentaires et de pertes de commande. Les ménages, eux, auraient payé 32 milliards d’euros de plus pour leur chauffage ou leur éclairage.
ImportantAvec l’intervention de l’État, la perte de revenus a été « limitée » à 36 milliards d’euros pour les entreprises et 5 milliards d’euros pour les ménages.
L’État aurait donc absorbé 52 % du choc énergétique, évalué à 85 milliards d’euros – soit l’équivalent de 3,2 points du PIB de 2019.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux