Les pouvoirs publics et les ménages face au dilemme des prix de l’énergie
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
9 mars 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Encore tolérable avant l’automne 2021, l’envolée des prix de l’énergie prend une tournure dramatique ces derniers mois. Et l’avenir s’annonce encore plus inquiétant, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cette situation pèse lourd sur le budget des ménages et des micro-entrepreneurs. Elle préoccupe également les pouvoirs publics, sommés de trouver des solutions.
L’accalmie survenue vers le début de l’année aura été éphémère. Le gaz et le pétrole ont repris la marche de l’inflation sur les marchés, avec la résurgence de plusieurs pressions haussières. Depuis quelques jours, le conflit ukrainien rajoute de l’huile sur le feu. Les cours du pétrole et du gaz atteignent des niveaux records, une conjoncture loin d’être favorable pour les ménages et les entreprises. Craignant le pire, les associations de consommateurs et les groupements de sociétés lancent un appel d’urgence aux pouvoirs publics, afin de limiter autant que possible l’impact de cette hausse des prix sur le pouvoir d’achat et sur l’économie.
Des consommateurs désemparés et des professionnels démunis
L’issue incertaine du conflit en Ukraine effraie les marchés financiers, où les cours du pétrole et du gaz se sont envolés en quelques jours. Cette hausse bien évidente sur un comparateur énergie impactera immanquablement l’économie européenne, une perspective loin d’enchanter les :
- Consommateurs ;
- Micro-entrepreneurs ;
- Sociétés.
Au sein du médiateur national de l’énergie, les demandes d’informations de particuliers en détresse se multiplient ces derniers jours, affirme Frédérique Feriaud, directrice générale de l’organisme. Selon elle, l’essentiel des demandes porte sur les hausses des factures de gaz. Les plaignants ne comprennent pas ces revalorisations, alors que le gouvernement a confirmé le déploiement de son fameux « bouclier tarifaire » depuis février.
Les professionnels se plaignent aussi auprès du médiateur. Les micro-entrepreneurs et les artisans s’inquiètent notamment de l’expiration prochaine de leur abonnement en gaz et se sentent démunis face à la probable envolée des tarifs appliqués par les fournisseurs. Surtout, les professionnels doivent composer en même temps avec une :
- Forte inflation ;
- Pénurie de matières premières.
Pris entre deux étaux, les entrepreneurs ont le moral en berne, de la même manière que les consommateurs. Certains observateurs craignent même la résurgence de mouvements sociaux comparables à celui des gilets jaunes, si la tendance actuelle se poursuit. Entre les ménages qui se sentent déclassés à cause d’une baisse du pouvoir d’achat et les professionnels contraints de réduire la voilure, la flambée des prix de l’énergie n’épargne personne.
L’exécutif sommé d’actionner le levier des taxes
Sauf intervention des pouvoirs publics, les prix du gaz, du pétrole et de l’électricité continueront d’augmenter dans les prochains mois. Haya Energy Solutions anticipe un marché où le MWh d’électricité se négocie autour de 155 euros en 2023, contre 55 euros seulement en 2021. Le gaz naturel, lui, sera vendu à 52 euros le mégawatt, contre 15 euros l’année dernière. Pour dégonfler les pressions haussières, le gouvernement a déployé plusieurs mesures, dont :
- La limitation de la hausse du tarif réglementé d’EDF à 4 % ;
- Le gel provisoire des prix du gaz ;
- Le renforcement du chèque inflation de 100 euros.
Les locataires de HLM et les résidents de copropriétés bénéficieront également de mesures de protection « exceptionnelles ». Ces actions restent malgré tout insuffisantes, selon UFC-Que Choisir. L’association de consommateurs, soutenue par la CLCV, milite pour une reformulation de la méthode de calcul des prix de l’électricité. Ces organisations demandent également la suppression de la TVA finale sur les prix du carburant. Selon leurs calculs, cette décision réduirait les prix à la pompe de 8 %.
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La rédaction Meilleurtaux