La guerre en Ukraine incite l’AIE à donner des solutions contre la dépendance européenne au pétrole russe
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
31 mars 2022 .
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3 min
En réponse aux sanctions économiques infligées à la Russie, cette dernière pourrait provoquer une pénurie de pétrole au sein de l’Union européenne. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) présente des solutions qui pourraient permettre à la France de baisser sa consommation. De cette façon, elle réduira sa dépendance au gaz de Moscou.
La guerre en Ukraine, causée par l’invasion russe, n’est pas près de s’achever. Sachant que les pays membres de UE redoutent les représailles russes sur l’approvisionnement en gaz naturel, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) réagit. Le 18 mars dernier, elle a émis une liste de recommandations qui devraient permettre de mieux faire face à une éventuelle crise pétrolière.
2,7 millions de barils de pétrole par jour : c’est la réduction de consommation à laquelle s’attend l’organisation intergouvernementale, en quatre mois. En guise de rappel, la Russie exporte 8 millions de barils par jour à travers le monde. C’est donc le premier fournisseur mondial de gasoil dans sa version brute, comme le rappelle le site officiel du Sénat.
Un risque de choc pétrolier à surveiller de près
Conseillère de choix en politique énergétique, l’AIE redoute un choc pétrolier. Le cours dépasse actuellement les 120 dollars, ce qui avoisine les records historiques. Cette hausse se répercutera sur les tarifs affichés par n’importe quel comparateur énergie. De plus, l’agence table sur une indisponibilité du baril russe à hauteur de 3 mb/j, dès le mois d’avril 2022. Elle précise que ce volume s’accroîtra au fur et à mesure que les sanctions à l’encontre de la Russie s’intensifieront.
Or, la substitution du gasoil russe par d’autres alternatives prendra du temps, comme l’estime le même interlocuteur. Selon lui, même si les Iraniens augmentent leur volume d’exportation d’environ 1 mb/j durant un semestre, cette quantité ne compensera pas le manque. Autre détail pénalisant pour les Européens : la suspension de l’utilisation du gazoduc Nord Stream 2. Cette opération devait permettre de multiplier par deux les livraisons vers le Vieux Continent.
Selon un rapport du ministère de l’Économie divulgué en mars 2021, l’hydrocarbure russe constitue plus de 77 % de la demande française. Cette dépendance a totalisé 5,7 milliards d’euros en 2020. La Tribune rapporte que Moscou n’a pas encore cessé d’approvisionner l’Europe, malgré le confit. Depuis le 24 février dernier, il lui a fourni près de 17 milliards d’euros de produits provenant d’industries extractives.
Les Européens doivent repenser leurs modes de déplacement
Les solutions proposées par l’AIE concernent principalement le secteur du transport. La présidente du Conseil Environnement de Bruxelles, Barbara Pompili (qui est aussi ministre de la Transition écologique) a qualifié les dix mesures d’« intéressantes ». Ci-dessous une liste non exhaustive :
- Accélération de la démocratisation des modes de déplacement écologiques (véhicules électriques, vélo ou encore marche) ;
- Mise en place de journée (dimanche) sans voiture en zone urbaine ;
- Promotion du télétravail (jours par semaine au plus) ;
- Diminution de la vitesse maximale autorisée sur les autoroutes (10 km/h au minimum) ;
- Incitation à privilégier le train pour voyager ;
- Révision du prix des transports en commun.
À l’occasion d’une récente conférence de presse, Bruno Le Maire, en sa qualité de ministre de l’Économie s’est exprimé aussi sur la situation. Il avance que la France doit également :
- Protéger les entreprises et les foyers modestes des répercussions économiques du conflit ;
- Diversifier les sources d’approvisionnement en énergie fossile ;
- Renforcer les réserves de gaz pour les besoins hivernaux.
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La rédaction Meilleurtaux