TSE démarre une vaste expérimentation autour de l’agrivoltaïsme
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
15 avril 2022 .
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3 min
La France mise beaucoup sur l’électricité photovoltaïque afin de réussir sa transition énergétique. Le développement de cette filière se heurte toutefois à la raréfaction du foncier. L’agrivoltaïsme apporte une réponse concrète à ce problème. La société TSE, pionnière dans ce domaine, développera le plus grand démonstrateur agrivoltaïque dans le pays à partir de mai.
L’électricité photovoltaïque produite et consommée en France provient de panneaux installés sur les toits des immeubles, sur des parkings ou sur de vastes terrains en friche. C’est le cas de la centrale solaire de Narbonne, construite entre 2007 et 2009. Le site dispose d’une capacité de production de 7 MWh crête, grâce à ses 80 000 m² de panneaux solaires aménagés dans le parc La Narbonnaise.
Ce type de centrale solaire occupe énormément de terrain, son emprise au sol pouvant atteindre 50 %. En comparaison, les installations agrivoltaïques permettent de produire de l’électricité solaire, sans affecter l’exploitation à grande échelle des terrains agricoles.
Une ombrière photovoltaïque sans incidence sur les grandes cultures
Selon le comparatif énergie, le parc solaire français dispose d’une puissance installée de 13 067 MW, soit 2 687 MW en plus par rapport à l’année précédente. Le pays doit multiplier les raccordements de nouvelles centrales photovoltaïques pour atteindre les 20 100 MW prévus à fin 2023. L’agrovoltaïsme constitue de fait une alternative intéressante pour les autorités et pour les porteurs de projet, freinés depuis quelques années par la rareté des terrains pouvant accueillir d’importantes installations solaires.
Pour contourner cet obstacle, la société TSE propose une idée intéressante : déployer des centrales solaires sur des sites agricoles. Un premier test à grande échelle sera effectué sur un terrain de six hectares qui abrite des cultures de soja. L’exploitant installera son ombrière photovoltaïque sur la moitié du terrain, afin de comparer les rendements des parcelles lors de la prochaine récolte. Il aborde cette phase de test avec beaucoup d’optimisme, compte tenu des résultats positifs obtenus à partir d’expérimentations à plus petite échelle.
Les ingénieurs de la société ont mesuré une amélioration de 3 à 20 % des rendements sur les cultures dont le terrain a accueilli une ombrière photovoltaïque. En plus des effets positifs sur le rendement, l’agriculteur profite d’un autre avantage non négligeable. TSE s’engage à verser un loyer mensuel en échange de l’utilisation du terrain. La mise en place de cette canopée artificielle limite en outre l’évapotranspiration, tout en réduisant la chaleur sous l’ombrière. Selon les plans de la compagnie, l’installation des 5 500 panneaux sur le site d’expérimentation de Haute-Saône apportera 2,8 MW de capacité supplémentaire au réseau français. Sauf imprévu, le raccordement aura lieu en septembre.
Une technologie innovante basée sur des panneaux solaires suspendus
L’énorme démonstrateur développé en Haute-Saône est l’œuvre de TSE, une société qui investit beaucoup dans les énergies renouvelables. Elle exploite actuellement un parc solaire d’une capacité de 220 MW. La canopée agricole imaginée par la compagnie porte bien son nom. En effet, les panneaux photovoltaïques sont fixés sur des câbles reliés à des poteaux espacés de 27 mètres.
Les panneaux sont ainsi suspendus à cinq mètres au-dessus du sol. Cette configuration n’empêche pas l’utilisation de la plupart des engins agricoles, dont les pulvérisateurs et les moissonneuses batteuses. Grâce à cette innovation, TSE ambitionne d’exploiter le premier site agrivoltaïque
compatible avec toutes les grandes cultures céréalières. La société investit entre 40 et 50 millions d’euros dans ce projet ambitieux, dont 10 millions en recherche et développement.
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La rédaction Meilleurtaux