EDF ambitionne de devenir un géant de l’hydrogène
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
28 avril 2022 .
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3 min
À l’instar de ses voisins et partenaires européens, la France s’engage à décarboner son secteur énergétique d’ici à 2050. Parmi les nombreuses options sur la table, l’hydrogène joue un rôle crucial dans cette transition. EDF l’a bien compris et annonce d’importants investissements dans la production d’hydrogène « vert ».
L’hydrogène représente une alternative prometteuse aux hydrocarbures fossiles, en raison de son impact positif sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Seul problème, les techniques de production actuelles sont loin de répondre aux exigences d’une politique décarbonée. 95 % de l’hydrogène consommé dans le monde proviennent du reformage du gaz naturel à la vapeur d’eau ou de la gazéification du charbon. Ces processus génèrent d’énormes quantités de CO2. Pour cette raison, les États encouragent massivement les investissements dans de nouveaux procédés moins carbonés. En France, l’électricien EDF entend développer des techniques de production d’hydrogène moins polluantes.
Un marché d’avenir déjà très concurrentiel
Selon un comparateur énergie de France Hydrogène, l’Hexagone a produit 800 000 tonnes d’hydrogène en 2020. 5 % seulement de ce total, soit environ 40 000 tonnes, sont issus d’une filière de production « verte ». Cette réalité pousse les pouvoirs publics et les industriels à intensifier les travaux de R&D autour de techniques de production plus respectueuses de l’environnement, qui ne reposent pas sur le gaz naturel, le pétrole ou le charbon. EDF travaille actuellement sur plusieurs projets répartis sur une soixantaine de sites.
Ces initiatives, concentrées autour de l’industrie et de la mobilité, représentent au total une capacité de production d’hydrogène de plus d’un gigawatt. L’électricien a noué des partenariats pour la distribution de ses produits. EDF livrera notamment son hydrogène au cimentier Vicat (pour la production de méthanol à partir d’un mélange d’hydrogène et du CO2 capturé) et à l’agglomération d’Auxerre, qui s’en servira pour ses bus zéro émission.
Même si la filière de l’hydrogène bas carbone est encore balbutiante, la concurrence se fait déjà ressentir. En dehors d’EDF,
ImportantTotalEnergies, Air Liquide et Engie annoncent aussi des projets ambitieux autour de l’hydrogène faiblement carboné.
Engie se montre particulièrement ambitieuse, puisqu’elle vise 4 GW de capacité de production d’ici 2030, contre 3 GW pour EDF. Cela n’a pas l’air d’inquiéter Jean-Bernard Lévy. Le PDG croit en la capacité du groupe à jouer avec la concurrence. Il estime également que le marché de l’hydrogène sera suffisamment important pour que plusieurs acteurs majeurs puissent se le partager.
Un projet fondé sur des partenariats et des subventions publiques
EDF se garde bien de qualifier son hydrogène de « vert ». L’électricien pourrait produire son hydrogène à partir de l’électricité solaire et éolienne, mais aussi avec de l’électricité nucléaire. Le groupe croit toutefois avoir la stature d’un fournisseur d’électricité bas carbone. Et c’est largement suffisant pour produire de l’hydrogène acceptable d’un point de vue écologique, sachant que l’électricité constitue 60 % du coût de l’hydrogène.
EDF compte également bénéficier des nombreuses subventions publiques promises par la France aux entreprises qui développent des procédés de production d’hydrogène bas carbone. C’est la principale raison pour laquelle la compagnie mise beaucoup sur les techniques de transformation par électrolyse. En plus des subventions publiques, elle investira 2 à 3 milliards d’euros, avec ses partenaires :
- McPhy (fabricant d’électrolyseurs) ;
- Borealis (production d’ammoniac) ;
- Alstom (trains à hydrogène).
Avec cette enveloppe, le groupe entend s’imposer comme l’un des leaders de l’hydrogène faiblement carboné d’ici 2030. EDF vise une production de 450 000 tonnes par an, à partir de l’électrolyse de l’eau.
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La rédaction Meilleurtaux