Le département des études, de la prospective et des statistiques du ministère de la Culture a récemment mené une enquête auprès des ménages. Son objectif, porter un regard sur les pratiques culturelles des Français lors du premier confinement. L’occasion qui lui a permis de découvrir que les offres culturelles numériques ont obtenu une place prépondérante auprès de ces derniers. Dans le cadre de son enquête intitulée Pratiques culturelles en temps de confinement, le ministère de la Culture a effectué un comparatif internet auprès des Français. Résultats, cette branche gouvernementale est parvenue à découvrir qu’à part sa plateforme #Culturecheznous, les offres culturelles numériques aussi étaient fortement plébiscitées par les ménages. Et en y regardant de près, l’on constate également que c’est à travers cet engouement que les inégalités sociales et économiques liées à cette pratique se sont amoindries selon Philippe Lombardo et Anne Jonchery, auteurs de ce rapport ministériel prolongeant la note publiée en juillet dernier sur les Cinquante ans de pratiques culturelles. Les offres culturelles numériques ont gagné du terrain À travers ce rapport, le ministère de la Culture a démontré que les offres culturelles numériques ont gagné du terrain durant le confinement. Du moins, pour la majorité d’entre elles étant donné que le repli était au rendez-vous en ce qui concerne la consommation de musique en cédant la place aux pratiques musicales en amateur. Pour les autres, la tendance est à la hausse en commençant par le retour en force de la télévision constaté auprès des médias ou encore de l’intérêt soudain des internautes pour les pratiques techniques et scientifiques. L’on peut également parler de l’attirance pour les contenus en ligne selon Anne Jonchery expliquant que : Les Français se sont approprié un large éventail de consommations numériques, allant de la consultation de ressources culturelles sur internet au visionnage de vidéos en ligne en passant par des pratiques de jeux vidéo. Anne Jonchery Une situation qui s’est d’ailleurs accompagnée de la montée en force de l’utilisation des réseaux sociaux pour toutes les catégories d’âges sans parler des pratiques d’écriture, de photographie ou encore de montage audio et vidéo. S’ajoutant à cela, Philippe Lombardo a aussi fait savoir que : Chaque pratique artistique a gagné 5 à 6 points. Pour certaines, on retrouve même les niveaux d’il y a dix ans, ce qui montre qu’à un moment où on est contraint de rester chez soi, on est peut-être plus enclin à utiliser son temps libre de manière créative. Philippe Lombardo Les inégalités se sont amoindries Comme susmentionné, l’un des plus enseignements retirés de ce rapport réside dans le fait que les inégalités sociales et économiques liées aux offres culturelles numériques se sont amoindries durant le confinement. À Anne Jonchery de préciser : Elles sont, il est vrai, un peu moins clivées, mais les écarts, s’ils se réduisent, ne disparaissent pas complètement. Anne Jonchery Et d’ajouter : Ce qui apparaît immédiatement, c’est que cette réduction est en partie liée aux conditions de confinement. Anne Jonchery Ainsi, cette experte a mis en exergue les principaux éléments permettant d’expliquer ce changement en faisant allusion au fait de devoir rester chez soi, et à l’interruption d’activité professionnelle. Ce, en précisant que cette situation concerne principalement une catégorie précise de la population en pensant aux moins diplômés et aux ouvriers. Tout cela pour dire qu’en se concentrant davantage sur ces pratiques, ces derniers ont rattrapé leur retard contrairement aux autres qui ont légèrement décéléré selon Mme Jonchery : Pour les classes supérieures, le télétravail parfois très envahissant, a pu entraîner une diminution de certaines pratiques, en particulier les activités en amateur, la lecture, ou certaines consommations d’écrans. Anne Jonchery
