En octobre dernier, France Stratégie a rendu public son dernier rapport faisant état des lieux de la consommation énergétique du secteur du numérique. L’occasion qui a permis à ce cabinet d’étude de démontrer que ces dernières années, cette filière est de plus en plus énergivore et devrait l’être davantage dans l’avenir. Dans le cadre de ses enquêtes visant à mesurer l’évolution de la dépense en énergie du numérique, France Stratégie a procédé à un comparatif internet en se concentrant sur les statistiques du think tank TSP (The Shift Project). Une initiative permettant à ce baromètre de découvrir que l’essor de la digitalisation s’est accompagné d’une forte augmentation de la quantité d’électricité utilisée par le secteur qui devrait continuer dans ce sens selon ses prévisions pour atteindre un niveau considérablement élevé en 2025. Ce, en précisant que l’usage croissant des objets connectés y joue un rôle majeur comme pour le cas de la production. La tendance est à la hausse D’après ce rapport de France Stratégie, la tendance est à la hausse en ce qui concerne la consommation énergétique de la filière numérique portée essentiellement par : L’augmentation générale de l’utilisation d’Internet ; L’explosion des connexions sur mobile. Deux leviers majeurs avec lesquels s’ajoute la montée en force des objets connectés (Internet des objets ou IoT) sans parler de la production qui, selon les auteurs de cette enquête : Représente près de 45 % de la consommation totale du secteur. Résultat, la quantité d’énergie utilisée dans ce domaine a pratiquement explosé sur la période de 2013 et de 2017 en affichant une croissance significative de 50% se traduisant par ailleurs par une dépense globale annuelle passant de 2 000 TWh à 3 000 TWh. Et là encore, ils pensent qu’avec la crise sanitaire, ce niveau s’est renforcé en constatant que : La consommation de bande passante au premier trimestre 2020 a augmenté de 47% par rapport à la même période sur 2019. Mieux encore, ces experts estiment que d’ici 2025, la barre des 5 700 à 7 300 TWh sera atteinte une fois porté par un accroissement annuel de 10%. Un niveau élevé oui, mais encore loin du compte En affichant une progression de 50%, l’on serait forcé de croire que le niveau de croissance de la consommation électrique du numérique est relativement élevé. Mais les auteurs de cette étude s’accordent à dire qu’en réalité, ces données sont encore loin du compte en précisant dans leur rapport que : Les études existantes sont insuffisantes, car souvent anciennes, trop fragmentées et difficilement comparables, pour pleinement éclairer les pouvoirs publics sur les tendances et les moteurs de cette consommation. Et d’ajouter : Le manque flagrant d’études se fait essentiellement remarquer sur le secteur de l’Internet des objets (IoT). Ce, en pointant du doigt le fait que jusqu’ici, en mesurer l’ampleur de l’utilisation relève d’un vrai parcours du combattant étant donné que les objets connectés sont utilisés dans différents secteurs à l’instar de la santé, de la sécurité, de l’industrie ou de la mobilité. Une situation qui intervient, alors que ces équipements IoT sont produits en masse et que leur usage nécessite une énorme quantité d’énergie pour la simple raison qu’ils sont connectés à internet en permanence.
