L’Allemagne a adopté une nouvelle mesure renforçant sa loi sur les contenus haineux en ligne. Il s’agit là de l’une des décisions prises par le Parlement du pays qui entend par la même occasion renforcer une législation existante allant dans ce sens. Un nouveau dispositif qui ne manque pas d’inquiéter différents organismes. Les pays de l’Europe semblent se donner les mots pour la mise en place d’un dispositif législatif visant à limiter la propagation des contenus haineux sur les réseaux sociaux. La preuve, après les députés français proposant la loi Avia à la date du 13 mai dernier, l’Allemagne aussi s’y est lancée en renforçant la loi NetzDG à travers une nouvelle mesure adoptée par le Bundestag, le Parlement allemand. Un nouveau dispositif qui, selon le gouvernement, devrait permettre à la nation de faire un bond en avant dans ses objectifs visant à préserver la démocratie de cette forme de menace qui semble prendre de l’ampleur sur son territoire. Un point de vue qui inquiète cependant les défenseurs des libertés civiles voyant en ce mécanisme certaines failles. La loi NetzDG a été renforcée Voilà trois années que l’Allemagne s’est fixé comme objectif de lutter contre les contenus haineux en ligne à travers la mise en vigueur de la loi NetzDG. Celle qui, prévoit une amande pouvant aller jusqu’à 50 millions d’euros pour les plateformes ne prenant pas la décision de supprimer ce genre de propos que l’on rencontre souvent sur les réseaux sociaux et parfois même dans les commentaires sur les sites comparateur Internet ou autres. Quoi qu’il en soit, les acteurs concernés disposent d’un délai de 24 heures suivant la publication pour effectuer cette tâche au risque de se faire pénaliser. Mais il semblerait que ce dispositif soit insuffisant puisque le Bundestag a récemment adopté une nouvelle mesure destinée à le renforcer. Dans cette optique, une note du Parlement a d’ailleurs fait savoir que : Les plateformes doivent signaler les « contenus criminels » à l’Office fédéral de police criminelle tout en partageant les informations personnelles de leur auteur, comme l'adresse IP. Une décision démontrant la détermination du pays à aller jusqu’au bout de ses objectifs, sauf que certains organismes voient des failles à travers les outils utilisés pour y parvenir. Certains organismes y voient une source d’inquiétude En renforçant la loi NetzDG, l’objectif du gouvernement allemand est certes de lutter contre la montée en force des propos haineux sur les réseaux sociaux et différents sites en ligne. Ce qui, d’après lui, devrait préserver la démocratie et se présenter à la fois comme une bonne nouvelle pour les nombreuses victimes de ces contenus. Du point de vue des défenseurs des libertés civiles, la situation est toutefois plus inquiétante concernant cette nouvelle mesure en faisant valoir que : Les plateformes vont coopérer avec la police pour développer des bases de données colossales sur les citoyens du pays, sans justification légale solide dans certains cas. Ainsi, ces derniers voient une menace pour les données personnelles des internautes s’exposant au risque de diffusion massive ramenant le parti écologiste du pays à proposer une issue moins dangereuse en précisant que : Les Verts auraient préféré que seulement le contenu soit partagé aux autorités afin que ces dernières puissent ensuite décider si une enquête est nécessaire. Tout cela pour dire que cette nouvelle loi n’est pas sans faille, alors que la NetzDG, celle qu’elle est sensée renforcer, avait aussi son talon d’Achille si l’on croit l’ONG Human Rights Watch faisant remarquer en 2018 que : La loi NetzDG incite notamment les réseaux sociaux à supprimer des contenus de manière expéditive afin d’éviter l’amende.